samedi 17 janvier 2009

6 milliards d'autres

Vendredi après-midi, avec Agnès, nous sommes allés voir l'exposition de Yann Arthus-Bertrand "6 milliards d'autres", au Grand Palais à Paris.
Yann Arthus-Bertrand, c’est ce photographe qui a réalisé « La terre vue du ciel ».

Cette visite fut un moment plein d'émotions :

- le Grand Palais tout d'abord, avec son immense structure métallique très impressionnante la première fois qu'on y entre, surtout quand elle sert d’écrin à une vingtaine de yourtes mongoles

- et puis l’entrée par un sas sombre où six visages en mouvement vous interpellent immédiatement, blanc, noir, jaune, et toutes les variantes intermédiaires, des jeunes, des vieux, des femmes, des hommes, l’humanité dans toute sa diversité

- comme dans toute exposition, je cherche le sens de celle-ci : par où commencer ? Quelle est la logique ? En fait, dans le cas présent, il n’y a pas d’ordre; chaque yourte disséminée sur le plateau du Grand Palais est une petite salle de projection où des personnes nous parlent d’elles-mêmes : l’enfance, la transmission parent-enfant, les peurs, l’amour, la guerre, le bonheur, Dieu, le sens de la vie, ...

- ces personnes nous parlent, c’est-à-dire que, prises en plan serré, vertical, le visage seul, elles nous regardent ; c’est à nous, à moi qu’elles s’adressent

- je commence par une yourte, puis une autre, à la rencontre de tous ces gens. Quelques paroles, quelques visages accrochent plus particulièrement. Les propos ne sont jamais anodins. La technique, parfaite, se laisse vite oublier. L’émotion me gagne : sensibilité ? sensiblerie ? peu importe. Mais, dans ce parcours d’une tente à l’autre, il y a des thèmes que j’évite, la guerre par exemple, crainte d’avoir à affronter des témoignages trop durs, trop bouleversants, alors que des thèmes plus communs, « être chez soi » ou « la nature », apportent déjà des témoignages poignants. Attention, kleenex obligatoires !

- ceux qui le veulent peuvent à leur tour répondre aux questions, passer devant la caméra, ajouter une unité aux plus de 5.000 interviews déjà réalisés dans le monde entier ; des tentes-studios sont prévues à cet effet.

Bien sur, je ne peux que recommander aux « parisiens » d’aller voir cette exposition. Pour les autres, il y a toujours Internet pour se faire une petite idée. Voici deux adresses : c’est ici et c’est là, si vous n’avez pas cliqué sur les précédents liens.

Et si vous voulez voir quelques photos de l’exposition, j’ai mis un petit diaporama sur le blog en remplacement des yeux d’Emilie.

mardi 13 janvier 2009

Ce n'est pas le passage de la mer rouge, mais presque.

Roulement de tambour, le voici, le voilà; c'est un Sony Alpha 700, mais c'est surtout un appareil numérique.
J'ai viré ma cuti et suis donc passé au numérique - "Enfin !" diront certains.
C'était une nécessité technique : pour alimenter ce blog de photos pendant le voyage, la diapo argentique, ça n'est pas possible.
Depuis deux ou trois ans, je retardais cette conversion, mais cela devenait impératif. Fin 2007, j'avais repéré l'appareil qui semblait correspondre à mon niveau de photo; j'ai attendu que le prix baisse et effectivement, deux ans plus tard, ce prix a été divisé par deux et les cartes mémoire sont passées de 2 à 4 Go, voire plus, pour le même prix.

Bien sur, je regretterai longtemps la diapo aux qualités sans égal - j'en ai encore fait l'expérience récemment sur des photos d'Islande. Je pense que le numérique arrivera à égaler l'argentique quand la qualité des vidéoprojecteurs se sera notablement améliorée; c'est actuellement le maillon faible de la chaine. Et puis, de toute façon, maintenant, on ne fait plus de projection sur grand écran, mais sur des TV full HD 135 pouces. C’est tellement plus pratique. Et tout le monde trouve ça bien.

Ce matin, je me retrouve devant 36 modes d’emploi à lire, de « lisez ceci en premier », d’épitomés ** du manuel en 200 pages, de « User’s guide / troubleshooting » en anglais, de logiciels à charger ou à télécharger, de batterie, de cordons, de télécommande, de tutoriels, d’éducatiels en ligne, … et de nouvelles offres commerciales que m’envoie SONY depuis que j’ai enregistré mon appareil sur leur site (pour la garantie).
Alors que je n’ai pas encore fait la première photo, SONY me propose déjà de passer au modèle supérieur et il me faudrait répondre à des enquêtes de satisfactions sur l’appareil acheté.

Non, ce n’est pas le passage de la mer rouge, mais quand même la fin de 40 ans de photos argentiques, avec quelques très grandes joies et émotions. Matériellement, cela représente environ 25.000 diapos en stock, soit environ 50.000 diapos tirées ou encore 1388 pellicules 36 poses. Bien sur, il faut vivre avec son époque, mais il y a des conversions que l’on préférerait ne pas avoir à faire.

** épitomé : j’ai lu ce mot hier dans une revue (BOOKS, l’actualité par les livres du monde, n° 1 paru en décembre) et décidé de le placer dans mon prochain message après avoir consulté le dictionnaire. Non, je ne vous dirai pas ce que cela veut dire car je ne voudrai pas vous faire l’affront de penser que vous en ignorez le sens.


Mise en scène

Tenir un blog, c’est mettre en scène ce que l’on veut présenter : concernant l’arrivée de cet appareil photo, j’avais imaginé différents scénarios, dramatique, allégorique, comique, essayant de deviner vos réactions à la lecture.
Quand je me mets au clavier pour taper un message, il a déjà eu le temps de murir. Retenez donc que ces messages ne sont pas complètement spontanés mais qu’il y a une part de construction, de mise en scène.
Et puisque que je suis au chapitre « mise en scène », afin d'ajouter un peu de suspens, je vous annonce une surprise pour début février.
il va me falloir faire attention à ce que je dis aux amis que je côtoie, afin de ne pas vendre la mèche.