samedi 18 juillet 2009

Vukovar

Jeudi 16 juillet – Vukovar

Croatie : 1ères impressions
Deux jours de vélo, 145 km, dans l'extrême nord-est de la Croatie ne me permettent pas de donner un avis sur le pays.
Les routes sont en bon état; dans les villages, je vois quelques vielles dames en noir, avec le fichu sur la tête; mais je ne peux pas m'arrêter, leur tirer le portrait et repartir sans autre formalité, ça ne se fait pas.
Je vois quelques maisons à l'abandon, mais pas plus qu'en France; ici comme ailleurs sans doute, les gens partent à la ville.
Vukovar par exemple où je suis ce soir; Vukovar où les traces de la guerre des années 90 sont encore bien visibles. Mais la vie a repris et petit à petit, la ville se refait une beauté. Dans les conditions où je rencontre Vukovar, il est difficile d'imaginer quels raisonnements, quelles folies, quelles haines, ont justifié cette guerre civile. Et aujourd'hui, sous ce chaud soleil, au bord du Danube, je ne peux pas dire, en regardant le visage, le regard des uns et des autres, si cela ne peut pas redémarrer.

Douanes
Au passage de la frontière entre la Hongrie et la Croatie, il y avait des douaniers qui officiaient. Pour la première fois, j'ai donc du sortir ma carte d'identité.

Saluts
En Hongrie, les saluts et les bonjours que j'adressais aux gens qui me regardaient passer, ne recevaient pas d'accueil chaleureux. En Croatie, les gens sont plus souriants, et c'est souvent eux qui me saluent ou m'encouragent les premiers.

Croatie : dernières impressions
Cf. les premières impressions; en si peu de temps, je n'ai pas changé d'avis.

Vendredi 17 juillet – le cyrillique, c'est pas pratique

Quelques photos encore de Vukovar avec les lumières du petit matin, notamment le château d'eau qui restera en l'état, pour ne pas oublier ce qui s'est passé ici.

Une quarantaine de km et c'est le poste de douane de sortie de la Croatie. Je dois montrer mon passeport, la carte d'identité ne suffit pas. J'ai droit à un tampon; « souvenir » me dit le douanier. Deux km plus loin, poste de douane serbe. Je ne me souviens pas avoir déjà vu un si grand no man's land. Ici, les douaniers ne sont pas à tu et à toi. Les postes de douanes sont en pleine campagne, sans aucune habitation autour. Cela laisse une étrange impression.

Aucune signalisation Route du Danube pour l'instant. Il me faut donc être vigilant à la lecture de la carte, d'autant plus que les panneaux de direction des villes sont écrits en cyrillique, ce qui complique encore la chose.

Novi Sad m'accueille ce soir. Après l'installation et la douche, je vais faire un tour en ville, à deux pas de l'auberge de jeunesse où je suis. Je me régale dans cette promenade, jusqu'à ce que je comprenne qu'il n'y a aucune voiture autour de nous; le centre ville est une vaste zone piétonne, pas seulement quelques ruelles par-ci par-là; beaucoup de terrasses de cafés avec parasol. Il fait beau, les filles et les femmes sont belles. « La bohème » est donnée au théâtre (à l'opéra ?). Voici une ville où il me semble qu'il doit faire bon vivre. C'est grand, espacé, lumineux. J'aime Novi Sad.


mercredi 15 juillet 2009

Quelques jours en Hongrie


Lundi 13 Juillet – Budapest, la journée des français

Au camping, un couple de marseillais a installé sa tente près de la mienne. Bavardage ce matin avant que je ne parte.
Et puis ce fut Budapest et une longue approche banlieusarde sans intérêt, pleine de travaux.
Enfin, j'aperçois le monument où siège le parlement, au bord du Danube. J'attends longtemps que le soleil veille bien éclairer son architecture finement ciselée mais en vain.

Budapest m'a beaucoup plus convaincu que Vienne, plus d'espaces, plus aérée, une architecture plus homogène et moins pesante.

Je me réfugie au Mc Do pour déjeuner – il n'y a pas que les Big Mac chez Mc Do, leur salade poulet est excellente – et me connecter à Internet. Ça marche. Je peux donc mettre à jour le blog et recharger les batteries de l'ordinateur.

Il faut maintenant quitter la capitale, et là commence la grande galère.
- Les cartes du nouveau guide que j'utilise, celui qui doit m'emmener jusqu'au delta du Danube, sont désormais au 1:100.000, ce qui devient très imprécis.
- Du point de vue circulation vélo, disons pudiquement qu'il n'y a aucune infrastructure; je roule au milieu des voitures, des camions, des tramways, en essayant d'éviter les rails (une chute quand même), le nez en l'air à la recherche de panneaux indicateurs inexistants.
- « Budapest, tout le monde descend ». La ville semble être la fin de l'eurovélo6. Plus aucun cycliste à sacoches à qui faire un petit signe, plus de groupes de vélo devant les nombreuses buvettes du chemin, je me retrouve seul sur ces km de route qui n'en finissent pas de m'éloigner de la capitale.
- Côté hébergement, c'est encore pire. Comme il n'y a plus de demande, il n'y a plus d'offre, pas de gasthauf, pas de zimmer. Je vise un camping signalé sur le guide. Je le trouve enfin après plusieurs erreurs de parcours, pour découvrir un terrain vague aux herbes folles et un bâtiment sans toit, à l'abandon.
Je repars, le moral dans les chaussettes, me demandant quelle folie je suis en train de faire.
500 m, un carrefour, deux cyclos à sacoches apparaissent venant d'une autre route. Des français, complètement encalminés eux aussi par cette sortie de Budapest. Nous unissons nos forces pour nous réconforter. Vous ne pouvez pas imaginer comme cela fait du bien.
Je trouve un lunapark aquatique qui accepte de nous accueillir : nous pouvons planter la tente dans un coin du parc; douche, piscine, à 20h, nous sommes les maîtres des lieux, nous partageons le dîner, elle est pas belle la vie ? Non, pas tout à fait, car ils nous faut encore nous battre avec des moustiques extrêmement agressifs. Nous sommes trois, ils sont des centaines et nous perdons cette dernière bataille de la journée.
Demain est un autre jour.

Avec Suzy et Jean-Yves, cyclos de Rennes, nous échangeons autour de cette expérience, ce voyage que nous avons en commun, et je réalise la chance que j'ai eu côté météo. Ils roulaient trois ou quatre jours devant moi et ont connu les pires orages, des inondations du Danube, routes impraticables, campings envahis par l'eau, odeurs de pourritures (un camping où j'ai dormi hier sans problème), nécessité de prendre le train dans certains cas. Bref, pour eux, ces derniers jours n'ont pas été une partie de plaisir, là où pour moi, seuls quelques orages ralentissaient, et encore, ma progression.
Plusieurs jours à Budapest à attendre un colis postal qui n'arrivera pas me vallent de les rencontrer aujourd'hui.
Nous ne ferons pas route ensemble car ils voyagent sur une base de 50 à 60 km par jour; moi, je tourne régulièrement au dessus de 100 km par jour.

Mardi 14 juillet – fortes chaleurs

Nous déjeunons ensemble, Suzy, Jean-Yves et moi. Pas de cérémonie particulière pour ce 14 juillet.
Nous nous séparons, avec un peu de regrets en ce qui me concerne.

Journée sans grand intérêt. Imaginez que vous faites Etampes-Orléans-Etampes à vélo. Rien de bien excitant n'est-ce pas ? Et bien, la campagne d'aujourd'hui, c'était cela : plate et sans esprit. Rien à mettre dans l'appareil photo : un clocher en cuivre, trois cigognes, un vieux tracteur.

Même le guide n'a plus rien à proposer du point de vue touristique : "The Europe's biggest wine-cellar village", mais il faut faire un crochet de 26 km, "The paprika museum", + 13 km. Je me passerai de l'un comme de l'autre.
Car il fait chaud, très chaud. Depuis une semaine, le thermomètre tourne autour de 30°; aujourd'hui, il indique 41° au soleil, 34° à l'ombre.
Ne craignez rien, j'ai deux chapeaux sur la tête, je m'arrose et je m'abreuve tant et plus car il y une pompe à eau dans chaque village, et du vent, de l'air. La chaleur n'est pas trop pesante mais ce vent gêne la progression.
Je n'ai pas le choix, il faut faire avec.

Nette amélioration du côté de la signalisation qui redevient lisible et crédible. Les dotations en panneaux ont du être bien inégalement faites pour que je puisse constater de telles différences d'un jour sur l'autre.



Mercredi 15 Juillet – changements de tactique

1er changement tactique : partir très tôt le matin, 6h, 6h30.
Cela n'a pas empêché la journée d'être difficile : piste difficile par endroit où le vélo se couche dans un sol trop meuble, et grande monotonie des paysages. J'avance à l'énergie.
En début d'après-midi, des idées de renoncement me tournent dans l'esprit; après tout, s'il n'y a plus rien à voir, le vélo seul ne m'intéresse pas, surtout par cette chaleur.
Mais cela serait dommage d'abandonner maintenant alors que le corps fonctionne comme une horloge, ... sauf les dents : un bridge joue le pont à bascule et de l'autre côté, une molaire fait des siennes; heureusement, je n'ai pas besoin des dents pour avancer.

Cela fait plusieurs soirs que je campe, avec dîner et petit-déjeuner assis par terre. Pas de douche hier soir dans un camping sauvage. Cela est sans doute un peu rude. Aussi ...

2ème changement tactique : ne pas trop me mener à la dure, et tant pis pour le budget. Ce soir, c'est hôtel avec Internet dans la chambre. Sur que cela ira mieux si je me dorlote un peu.

Demain, je passe en Croatie. Il me faut liquider mes forints magyars.

lundi 13 juillet 2009

Slovaquie, vite fait; puis Hongrie


Samedi 11 juillet – Autriche + Slovaquie + Hongrie

Parti de Tulln en Autriche ce matin, je passe la frontière moins d'une heure après, frontière avec la Slovaquie, bien conscient cette fois de ce que je fais.
Et quand bien même je n'aurai pas vu la frontière, tout change : mille détails montrent que, non seulement je ne suis plus dans le même pays, mais aussi que j'ai changé de sphère. Jusqu'à présent, passer de Suisse en Allemagne ou d'Allemagne en Autriche ne faisait guère de différences.
Mais la Slovaquie, la Hongrie peu de temps après, ce n'est plus pareil. Economiquement parlant, il est évident que le PIB par habitant est nettement moins élevé que chez nous, qu'il y a moins de moyens disponibles.


Finis les enfants dans une petite remorque tirée par les parents à vélo; maintenant, c'est le gamin sur le cadre du vélo ou sur le porte-bagage arrière, parfois les deux.
Fini le balisage impeccable du circuit; maintenant, il me faut lire la carte attentivement. Les voies en site propre se font rares, on circule sur les petites routes de tout le monde.
Lesquelles ne sont plus de billard; maintenant il me faut être attentif aux nids de poule voire même aux nids d'oies.
En Suisse, je voyais une Ferrari tous les deux jours; maintenant, je croise régulièrement des vieilles Trabans des années soixante.
Et des tas de petites choses comme ça qui montrent que j'ai changé de monde. Ou que, pour le moins, je suis passé de l'Europe de l'ouest à l'Europe de l'est (ex-pays communistes), et la différence est nette.

Bratislava
le belle endormie en ce samedi matin; il était 9 heures quand j'y passe. Pas un chat, aucune animation, les chaises des terrasses de cafés encore empilées, aucune boutique d'ouvertes, quelques rares touristes qui marchent sur la pointe de pieds pour ne réveiller personne.
Avec la Slovaquie, la langue change aussi; ça s'écrit et ça sonne dogorien, et cela est agréable à mon oreille.

Quizz Euro
Chacun de ces pays a-t-il l'euro pour monnaie ?
- la Slovaquie oui non
- la Hongrie oui non
- la Croatie oui non
- la Serbie oui non
- la Roumanie oui non

La Slovaquie, je ne sais pas; ma brève incursion ne m'a pas laissé le temps d'y dépenser un kopeck.
Pour la Hongrie, c'est le Forint. Pour les trois autres, je vous dirai quand j'y serai.

En vrac
-J'ai du changer les patins de frein arrière (4253 km déjà parcourus avec ce vélo), complètement usés. Avec la charge, les freins sont souvent sollicités dans les descentes.
- Sur la balance, je fais 72 kg, soient -6 kg depuis le deuxième départ. C'est mon poids de forme habituel dans ce genre d'exercice et je m'y sens vraiment à l'aise, en forme.
- Avec le beau temps revenu et le passage en Hongrie, bien pourvue en camping, et pas seulement en aires de stationnement pour camping-car, j'ai pu planter la tente à nouveau.
- Mal aux dents, le dialgo fait l'affaire pour l'instant
- Montagnes russes: voici l'explication qu'Allison m'a envoyée:
"L'origine des montagnes Russes remonte à XVIème siècle et s'inspire des toboggans glacés construits en Russie que fréquentent tous les enfants et les amateurs de luge. Les pentes y dépassent parfois les 50 % d'inclinaison.A la fin du XVIIIème siècle, les premiers chariots furent inventés, on leur ajouta ensuite des roues. C'est en 1817 que les deux premières montagnes russes furent construites à Paris. Les chariots étaient attachés à la voie par un système toujours en place aujourd'hui.En 1846, le premier looping fit sensation à Paris, il avait 4m de diamètre. Les montagnes russes, (rollers coasters), se développent alors un peu partout, et la compétition de hauteur et de vitesse commence.Kingda Ka est installée dans le parc des Six Flags, dans le New Jersey et est actuellement la montagne russe la plus haute : 139m de haut. Elle propulse les voyageurs à 205 km en 3,5 secondes."Pour des images et plus d'infos encore voici un lien :>
http://nv.parkothek.info/dossier/00000349-le_grand_historique_des_montagnes_russes.html