jeudi 5 février 2009

Niamey 34 degres a l ombre

Niamey, le 5 février

Avertissement aux lecteurs : attention,
1 - j écris sur un clavier canadien, les touches ne sont pas au même endroit que en France, notamment nos caractères accentues, qui se cachent sous des combinaisons de touche les plus improbables)
2 – je n aurai pas le temps de me relire plusieurs fois.
Conséquence : l’orthographe et le style vont en prendre un coup sévère; soyez donc indulgents et, si cela vous donne des boutons, quittez ce message, je ne voudrai pas vous indisposer.

Vol Roissy-Tripoli-Niamey sans rien de notable; ¾ d heure de retard a l’arrivée, autant dire : rien. L’avion d Afriqiyah Airways (excellente prestation sous un prix low-cost) atterrit vers 23 heures.
Question : en principe, je suis attendu par les personnes avec qui je dois travailler demain, mais je ne les connais que par les courriels que nous avons échangés. Nous sommes nous bien compris (point d interrogation, que je ne trouve pas sur ce clavier, pas plus que l apostrophe et plein d autres choses).
La réponse ne tarde pas. Descente de l’avion; un bus nous amène a l’arrivée de l’aéroport Diory Amany, 1er président du Niger. Quelques militaires forment le comite d’accueil et la, o merveille, l’un deux tient une feuille a mon nom. Je lève la main.
L’adjudant me prend sous son aile, me fais sauter les files d’attente et me remet entre les mains de Salifou et Sylvie, une canadienne.
Un peu plus tard, on se retrouve chez Sylvie autour de boissons fraiches, a deviser comme de vieux amis, a refaire le monde de l’humanitaire et des relations internationales.

Jeudi matin.
J’avais oublie le chant des muezzins dont les 1eres prières haut-parlées traversent la nuit a quatre heures du matin. A Niamey, capitale oblige, ils sont plusieurs a s’exprimer, et, concurrence oblige, a hausser le son plus haut que les confrères. Les coqs se joignent a la partie, la ville se réveille.

9 heure : réunion avec le staff de l EIP-Niger. Un rapprochement avec Takolt Nakaras, l’association de Kader a Agadez, leur semble intéressant, notamment autour de projets de maraichage, compost et pesticide naturel, économie de bois de chauffage, … Il me reste a vendre l’idée a Kader et son équipe.

11 heure : passage a l’ambassade de France pour me faire enregistrer, simple mesure de sécurité. J’essaie d’obtenir un sauf-conduit pour Agadez mais sans succès.

12 heure : je fais un saut chez les Djallami, n’ayant pas la patience d’attendre fin février pour les retrouver. Grandes embrassades avec Mohamed, nous nous retrouvons avec un réel plaisir. L’accueil des enfants est plus réservé, ils font un effort pour me reconnaître. Inass, quatre ans maintenant, n’est plus le bébé que j’ai connu. Il nous faudra refaire connaissance, se re-apprivoiser quand je resterai quelques jours chez eux fin février.

Retrouvailles avec l’Afrique, le Niger, Niamey :
les gros lézards colores qui courent sur les murs, la poussière des latérites aux passages des véhicules, la chaleur brulante ( 34 degrés a l’intérieur) qui sèche la bouche, la gorge et les yeux, cette envie de foncer sous la douche des que l’on lève le petit doigt, le bruit du pilon dans une cours voisine … Je retrouve mes sandales, mes pieds a la peau tendre, rose et fragile.
Jai mon billet pour Agadez, le bus roulera en convoi a partir de Tahoua pour assurer la sécurité.
A+

mardi 3 février 2009

Surprise, surprise.


Agrandir le plan
Quand vous lirez ce message, je serai, pour les plus matinaux d’entre vous, en route pour Roissy-Charles de Gaulle, et pour les moins accros à la messagerie, peut-être déjà arrivé au Niger.
En effet, avant d'aller d'ouest en est à vélo - de l'atlantique à la mer noire -, je vais aller d'est en ouest en bus et train - d'Agadez à Dakar. Au lieu d'aller vers la mer noire, je vais voyager en terre noire seuls les Stéphanois apprécieront pleinement cette dernière phrase).

Comme il n’est pas sur que les infrastructures locales me permettent de vous donner des informations tous les jours, voici les grandes lignes de mon périple.

- Une première journée à Niamey au Niger, pour essayer de mettre au point l’intervention d’une ONG, EIP-Niger, sur Agadez. Cela fait deux ans que je suis en contact avec eux mais sans que nous arrivions à faire avancer nos projets ; j’espère que le contact direct sera plus productif. Le projet porte sur l’utilisation de divers procédés (matériel de cuisson à foyer fermé, stockage, ...) limitant la consommation de bois.

- Une deuxième journée pour rejoindre Agadez en bus. Environ 1.000 km qui vont ressembler à ce diaporama fait à partir de photos prises lors de précédents voyages sur cette même route. (En cliquant sur le diaporama, vous pourrez le voir en plus grand et régler la vitesse de défilement.)
- A Agadez, je vais retrouver Kader et toute sa famille et donner une formation informatique à quelques personnes comme je l'ai déjà fait en 2007.



- Après la mi-février, retour sur Niamey où je serai accueilli par la famille Djallami. Ça sera une très grande joie de retrouver Hadizatou et Mohamed, ainsi que leurs enfants, Amane, Fanna et Innas.


- Et puis je continuerai mon périple vers Dakar, le finistère africain : par Ouagadougou au Burkina-Faso, Bamako au Mali, en bus. Et Bamako-Dakar en train si ce dernier circule. Concernant ce train mythique (description assez technique) de l’ouest africain (l'article à lire), les infos glanées sur le net sont contradictoires : un jour, il roule, un autre jour, il ne roule pas.
Extraits de lectures trouvées sur les forums, brut de fonderie :

« Le train Bamako-Dakar est une aventure, 52 heures annoncées mais rarement moins de 72 heures (à ce que j'ai entendu). Je ne sais pas si cela a changer (2004) mais quand j'avais pris le train de Bamako, il y avait un traffic de ticket, les tickets n'étaient dispo que sur le marché noir à une fois et demi plus cher que le prix annoncé. L ligne directe Bamako - Dakar était aussi suspendu ce qui fait que j'ai prix le train de Bamako à Kayes (au Mali tjrs) et de Kayes il y a des cars pour Dakar. Mais c une aventure à vivre. »

« Les sénégalais et maliens qui font souvent cette liaison, utilisent beaucoup plus le bus 48h (neuf et climatisé). La compagnie GANA Transport est une valeur sûre. Il semble d'ailleurs que le train ne fonctionnait plus que pour les marchandises. Je me renseignerai demain pour être sûre. De toute façon, ils disent qu'il y a beaucoup de vols dans le train. Soyez vigilant.
Le seul inconvénient avec les bus, c'est le racket à chaque poste de police d'un territoire à l'autre.
Bonne arrivée parmi nous
»

« pour manger c simple , le train s'arrete pleins de fois ,a chaque arret tu rencontrera des milliers de vendeurs de fruits , du pain et pleins de boissons genre bissap etc... aussi le train s'arrete a "toukouto" ,sur toute la longueur ,tout le monde descend acheter un plat de riz et accompagnement au choix , poisson , viande , sauce , il faut vite remonter dans le train , tu mangeras ton plat traquillement dans le train et c au prochain arret que tu rends ton assiete , un jeune homme te le reclamera ,t'inquiete pas c hyper bien organiser.
un bon conseil, ne t'eloigne jamais de ton sac surtout quand tu descendras du train pour les formalites policieres a la frontiere, des fois ça prend beaucoup de temp ,tes papeirs d'identité garde les sur toi!!!
j'ai pris le train pleins de fois ,attention c une grande aventure tu vas surement apprecier , c different de tout ce que tu as connu. »

« bonjour, oui oui moi j'l'ai pris ce train mais jusqu'à kita, c'est folklo!!!
en effet le voyage est trés long, les arrets fréquents même en pleine brousse, c'est assez hallucinant
et puis le train repart et...haaaaaa tout le monde se met à crier, le train se ré arrete: le petit garçon de la mamn n'avait pas eu le temps de descendre!!! folklo j'vous dis!
on était en 2 ème classe:un peu les uns sur les autres les pieds sur les bagages, les coqs sur les portes bagages, et prévoir d'aller chez l'habitants utiliser les toilettes aux arrets dans les villages car toilettes inutilisables dans le train!!!
il ne faut pas dormir, même les africains vous le dirons; y'a des "bandits" sur le toit qui attendent la nuit pour descendre et voler
quand on s'endormait avec ma copine, les voisins nous secouaient: "y faut pas dormir!!!"
mais c'est une expérience à vivre, c'est riche, c'est incroyable, tu ne vivras pas ça ailleurs!
heu pas la peine de prévoir à manger: des mamas sont là à chaque arrets meme dans la brousse avec des choses à proposer pour se remplir l'estomac; si tu crainds de boire l'eau dans les sachets plastiques, prévois des bouteilles d'eau!
bon bon voyage!!!
»

Ça fait envie, n’est-ce-pas ? Et encore je ne vous ai pas tout mis. Pour ceux qui en veulent plus, taper « train bamako dakar » dans votre moteur de recherche ; les réponses ne manquent pas.
Et que les frère et soeur, les neveux et nièces n’affolent pas ma chère maman inutilement en leur parlant de ce voyage ; après tout, peut-être que tout cela me semblera long, ennuyeux et poussiéreux.

- Donc, si tout va bien, me voilà à Dakar, vivant, et avec tous mes bagages, pour un autre stage d’informatique, avec l’association WARANKA cette fois.
- Retour en France prévu vers le 11 mars.

Voilà le programme des prochaines semaines. J’essaierai de vous tenir informer tout au long du séjour.
A+