jeudi 24 septembre 2009

Vu du ciel - de la France à la Suisse


Afficher 090513 - de St Nazaire à Vallères sur une carte plus grande


Afficher 090518 - de Vallères à Chalou-Moulineux sur une carte plus grande


Afficher 090610 - de Chalou-Moulineux à Paray-le-Monial sur une carte plus grande


Afficher 090616 - de Paray-le-Monial à Lons-Le-Saunier sur une carte plus grande


Afficher 090619 - de Lons-Le-Saunier à Cran-près-Céligny sur une carte plus grande

Vu du ciel - Mode d'emploi

Un voyage se fait toujours trois fois : la 1ère fois, avant; la 2ème, pendant et la 3ème fois, après.
C'est à ce 3ème voyage que je vous invite maintenant.
Les outils GOOGLE disponibles sur Internet vont nous y aider. Je reste toujours émerveillé des possibilités qu'ils nous offrent.

Nous referons donc tout le parcours mais cette fois, ça sera "vu du ciel".

Une alternance de surlignage rouge et bleu marquera les étapes jour par jour.
J'ai utilisé les pictogrammes suivants :


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Une fois agrandie (pour ce faire, cliquer sur le lien en bleu sous la carte pour l'ouvrir dans Google-Maps), celle-ci offre quelques possibilités de manipulations précisées ci-dessous.



Certaines parties du trajet offre des vues "à niveau d'homme". Vous les obtiendrez en utilisant le petit bonhomme jaune en haut à gauche de la carte (Street View / Vue de rue).
Prendre le bonhomme avec la souris et le glisser sur la carte sans lâcher le clic droit. Les vues de rue disponibles s'affichent en bleue sur la carte. On choisit la vue en passant la tâche verte scintillante sous le bonhomme. Une fois que la vue de rue s'affiche, on peut zoomer, tourner la vue sur 360°, passer à la vue suivante (double-clic sur la ligne jaune ou aux environs), bref se promener.
Je vous souhaite un bon débit Internet car ces images consomment beaucoup de ressources.

J'espère que ce 3ème voyage vous apportera quelques plaisirs.
Dans un premier temps, je vous enverrai les trajets français (peu de street view en France). Puis viendront la Suisse, l'Allemagne et le reste.

jeudi 6 août 2009

bilan

2ème partie : rapport moral

Dans le premier message de ce blog, voici ce que j'écrivais :

« Le vrai risque n'est pas pour le corps mais pour l'Etre (l'esprit, l'âme, le mental, comme vous voudrez) car on se met dans une situation où l'on peut se découvrir plus faible ou plus fort, lâche ou courageux, encore jeune ou déjà vieux. »

À la fin du voyage, voici quelques éléments de réponse :

- le corps, le physique, ont répondu présent. Un exercice physique intensif, quotidien, permet de retrouver une forme que je pensais réservée aux plus jeunes.

J'ai perdu quelques kilos et me porte beaucoup mieux dans ces nouveaux habits. Je mangeais moins pour une dépense calorique bien supérieure. Une conclusion s'impose : je mange beaucoup trop au quotidien « normal » et mon corps se fatigue à brûler de l'inutile.

J'avais déjà fait les mêmes constatations sur lors de ma marche vers Compostelle.

- Le mental : c'est peut-être là que l'âge s'est fait le plus sentir. Il y a quelques années, il n'aurait pas été question de m'arrêter avant la fin; j'aurai mis un point d'honneur à terminer, surtout au vu et au su de tous. Aujourd'hui, cette situation est acceptable, difficilement quand même. Début de la sagesse diront certains.

- Autre effet de l'âge : il me faut un minimum de confort. Plusieurs nuits sous la tente avec des repas légers, assis par terre, parfois sans douche et j'atteins vite les limites de ce que je peux supporter. Le corps fonctionne bien mais il faut le bichonner.

- L'inconfort, c'est aussi cette incertitude quotidienne sur le coucher. Quand j'arrive dans une ville, un village, il faut trouver un office de tourisme ou un panneau d'informations. Parfois, je tourne près d’une heure pour trouver l'information. Et puis, il y a le risque d’avoir à constater que tel camping n'existe plus, que tel hébergement est complet, c'est arrivé plusieurs fois. Il faut se remettre en recherche, parfois refaire des km quand je me croyais arrivé. Ce type d'inconfort, je le gérais de plus en plus difficilement au fil des jours. Et, sur ce chapitre, la fin du parcours semblait prometteuse.
L'inconfort, c'est de se faire courser par une meute de chiens enragés, à 4 heures du matin, dans les rues sombres de Bucarest, pour aller rejoindre le bus, de se tromper dans des grandes avenues sur un trajet pourtant reconnu la veille ...

Finies donc les grandes aventures à la dure sur de longues périodes; mon voyage en Afrique, en février, avait déjà mis en évidence mes limites à l'inconfort, aux manques en tout genre.

Le voyage

- la partie française a été fort agréable; c'était le début, Agnès était avec moi et mon plaisir se doublait du sien.

- La partie suisse, depuis la combe des Amburnex jusqu'au lac de Constance a été un sommet à tout point de vue. Ainsi, le plus beau de mon voyage a été la partie qui n'était pas sur l'Eurovélo6 mais qui suivait cette route n°9, la route des lacs suisses.
A tout point de vue : pour le spectacle permanent qu'offrent les paysages, lacs et montagnes; pour le balisage sans faille, pour la qualité du guide, pour les hébergements, pour la circulation et les revêtements routiers (ce qui n'exclut pas les chemins, mais j'avais encore plein d'appétit à rouler et je passais les difficultés sans efforts).

- Le Danube en Allemagne et en Autriche vaut d'être vu; il me suffit de reprendre les photos pour me rafraîchir le souvenir et les bons moments passer à pédaler le long du fleuve.

- Après Budapest, les choses se gâtent; platitude des paysages, chaleurs continentales, peut-être aussi que le bonhomme commençait à manquer de goût à pédaler. Tout cela a du se combiner pour me donner un coup de barre.

- Et puis, il y a eu la traversée des Carpathes comme bouquet final.

Les rencontres

Ce fut un des points faibles de ce voyage pour la partie non francophone. Une fois arrivé en Suisse allemande, le français devient très rare. Je trouvais un peu plus facilement un interlocuteur en anglais pour échanger quelques renseignements pratiques, pas pour avoir une conversation. Les gestes et les mains vous aident à dire « à gauche, à droite » mais pas grand chose d'autre.

Donc, pas de rencontres, pas d'échanges, et cela m'a manqué. C'est peut-être aussi une des raisons de la baisse de tonus des derniers jours. Trop de solitude.

Et, à la différence de Compostelle, le projet n'est pas vraiment porteur en lui-même. Dans la marche vers Santiago, il y a tout un contexte historique et spirituel qui aide; on se retrouve dans les hébergements le soir; l'Eurovélo6 n'a pas cette dimension. Une solution : ne pas partir seul.

Le matériel

- le vélo n'a pas failli un instant; il suffisait de le vérifier régulièrement, de le nettoyer, graisser quand je roulais sur des chaussées mouillées et tout allait bien. Aucun problème de posture : pas mal aux fesses, pas de picotement dans les mains, pas de mal de dos ou de nuque le soir, le genre Mercedes du vélo si je peux me permettre la comparaison.

- Les sacoches : solides, pratiques, imperméables, et pourtant elles ont subi de bonnes pluies. Parfaites donc pour ce genre d'aventure. Elles ont justifié leur réputation.

- L'ordinateur n'a pas failli et pourtant il a été bien secoué : chemin, rues pavées dans les villes, bordures de trottoir non aménagées sur certaines pistes cyclables urbaines, mauvaises routes dans la partie Est du voyage, le nombre de chocs qu'il a du subir est impressionnant et pourtant il a toujours démarré au quart de tour.

Son autonomie supérieure à six heures me permettait de travailler deux ou trois jours avant de devoir trouver une prise électrique pour recharger la batterie. Pour un voyage comme le mien en Europe, c'est largement suffisant.

- L'appareil photo. Pour tenir ce blog, le numérique est indispensable et il était temps que j'abandonne la diapo. L'écran de contrôle a lâché en mai et il me faudra porter l'appareil en réparation. Est-ce du au transport dans la sacoche du guidon ? Les secousses y étaient les mêmes que pour l'ordinateur. Ceci dit, j'ai très bien pu me passer de l'écran de contrôle car je photographie en prenant systématiquement la main sur les automatismes de l'appareil. Seule l’état de charge de la batterie me manquait un peu.

- Tente, matelas de sol, duvet, réchaud,... rien à dire.
Sur le trajet effectué, il n'y a pas vraiment de problème d'hébergement. En Hongrie, Croatie ou Serbie, une chambre chez l'habitant ou en petit hôtel coûte de 10 à 15 euros avec le petit déjeuner. Ce n'est donc pas la ruine et j'aurai pu me dispensais de transporter le matériel de camping (gain : environ
5 kg).

- la tenue cycliste : j'avais choisi de ne pas prendre de cuissard, dont on dit pourtant qu'il est indispensable pour éviter les problèmes de frottements entre les jambes. J'avais fait le choix de mettre les slips boxer sans couture qu'utilisent les marathoniens, avec un seul short. Pas de maillot cycliste non plus, mais trois T-shirts en fibre synthétique. Tout cela a été très facile d'entretien. Autre avantage de cette tenue : elle est discrète et je ne faisais pas tape-à-l’œil.

Le blog et Internet

- Les problèmes posés par le choix des outils, la mise en place technique m'ont bien plus.

- Tenir un blog est aussi très intéressant. Je n'ai jamais eu l'angoisse de la page blanche. Il me fallait plutôt choisir entre toutes les idées qui me venaient à l'esprit.

Je craignais qu'après l'Afrique, avec ces chroniques très orientées sur les rencontres que j'y ai faites, le reste du voyage soit un peu plat.

J'ai le sentiment qu'il y avait un intérêt dans ce que j'ai raconté (point de vue strictement personnel, bien sur). En tout cas, j'ai eu plaisir à tenir ce blog.

- Une amie me disait : « Quand on te lit, on t'entend parler. ». Mais c'est que mes journées sur le vélo étaient une longue conversation avec vous. Tout en pédalant, je vous racontais ce que j'allais mettre par écrit le soir. Je peux dire que cela m'a aidé.

- Le blog a trouvé sa forme et son ton tout en allant, certains sujets traités par la photo, d'autres par le texte, en évitant les redondances.

- Tenir ce blog prenait du temps : deux à trois heures par jour, plus quand je disposais d'une liaison Internet, sans sauter un jour car la mémoire oublie vite telle chose à dire, la localisation de telle photo. L'astreinte était forte mais structurante et utile, sinon une image efface l'autre. Je préparais au maximum le travail sur le petit ordinateur (mise en forme, commentaire, ordonnancement des photos, frappe du texte qu'il suffit alors de copier-coller) pour limiter au maximum les temps de connexion.
Il y des choses que je n’ai pas pu faire, comme situer mes photos sur une carte ou tracer mon parcours sur une carte ; cela prend trop de temps et le trackball de l’ordinateur n’est pas suffisamment précis pour manipuler les outils, surtout accroupi sous la tente, en chassant les moustiques.

- l'accés à Internet : cela tient souvent de la devinette; les procédures, les modes d'accès, les opérateurs changent d'un pays à l'autre. Ça marchait, ça ne marchait pas, je n'ai pas toujours compris pourquoi. Certains outils d'Orange notamment n'ont jamais fonctionné à l'étranger et il a fallu qu'Agnès tienne le secrétariat. Je l'en remercie encore et vous pourrez en faire de même.

Je ne suis jamais resté plus de deux ou trois jours sans passer par une ville qui offrait une connexion wifi. C'était suffisant, même si cela devait vous donner parfois des lectures un peu longues.

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S’il fallait une seule raison pour justifier un tel voyage,
ce serait le plaisir que j’ai à partir chaque matin,
quand il fait encore frais,
que je baigne dans la nature,
que les lumières sont belles.

C’est là que j’exulte vraiment.
Je dispose alors de deux heures de vrai régal,
de pur bonheur.

« La bêtise, c’est de conclure. » - Flaubert

lundi 3 août 2009

bilan chiffré

Cela fait maintenant une semaine que je suis de retour à Chalou-Moulineux. Il est temps de dresser le bilan de ce voyage.

1ère partie : les chiffres

Distance parcourue à vélo : 4.472 km

. France . . . . 1.448 km

. Suisse . . . . . 741 km

. Allemagne . . .474 km

. Autriche . . . . 812 km

. Slovaquie . . . . 25 km

. Hongrie . . . . .479 km

. Croatie . . . . 148 km

. Serbie . . . . . 327 km

. Roumanie . . . 18 km

Moyenne générale : 16,49 km/h

. France – Lac Léman . . . . . . . . . 14,71 km/h

. Lac Léman – Lac de Constance . .15,29 km/h

. Allemagne – Autriche . . . . . . . . 18,43 km/h

. Hongrie – Roumanie . . . . . . . . . 17,47 km/h

Dénivelé ascendant : 27.912 m soit 558 m / jour en moyenne

. France . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .8.885 m

. Suisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6.235 m

. Allemagne – Autriche . . . . . . . . .7.137 m

. De la Slovaquie à la Roumanie . . 5.655 m

Etape la plus longue : 155,11 km

le samedi 11 juillet, de Hainburg (Autriche) à Komaron (Hongrie) avec passage par la Slovaquie (Bratislava) / moyenne 20,20 km/h / dénivelé 582 m

Etape la plus courte : 40,40 km

Le vendredi 19 juin, en France, de Prénovel à Bois d'Amont (Jura) / moyenne 12 km/h / dénivelé 856 m

Meilleure moyenne : 20,70 km/h

Le jeudi 9 juillet, de Grein à Tulln (Autriche) / distance parcourue 141 km / dénivelé 516 m

Moyenne la plus faible : 10 km/h

Le jeudi 18 juin, de Lons-le Saunier à Prénovel (Jura) / distance parcourue 42 km / dénivelé 1091 m

Pour faire une moyenne supérieure à 19 km/h, il fallait un vent favorable.

Un vent défavorable me limitait à 16 km/h environ, moins encore s'il y avait des dénivelés importants (> 7%).

Au dessus de 10% pendant plus de 500m, il me fallait mettre pied à terre et pousser le vélo.

Nombre d'heures passées sur le vélo : 271 heures, soit 5 h 25 / jour en moyenne

- journée pédalée la plus longue : 8 h 50 (pour aller à Vallères)

- journée pédalée la plus courte : 3 h 22 (de Prénovel à Bois-d'Amont / Jura)

Nombre de coups de pédale : 1.383.000

Je pédalais à l'aise, sans fatigue ni effort, au rythme de 85 tours de manivelles à la minute.

Couchage / Restaurant

Hôtel

B&B / Pension / Gasthof

Camping

Accueil cyclo / Amis

Auberge de Jeunesse

Gîte d'étape

12

11

10

8

7

3

Je suis allé 19 fois au restaurant, y compris les Mc Do.

Dépenses

J'ai dépensé environ 35€ par jour, y compris le retour en bus. Et je ne me suis privé ni de bière, ni de glace.

jeudi 23 juillet 2009

Tout a une fin


Mardi 21 juillet – Cinquantième jour, j'arrête.


Non pas parce que c'est le cinquantième jour, mais parce qu'il n'y a plus rien à voir.
La décision, difficile à prendre, murissait lentement depuis deux ou trois jours.

Si j'en crois mon guide, une fois passé les Carpathes et franchi les portes de fer, ce ne sont plus que « paysages sans fin de petites fermes, prairies et pâtures. La route jusqu'à Constanza est longue ... Elle semble presque vide. »
Bref, les 850 derniers km s'annoncent mortellement ennuyeux. Aussi je préfère rester sur la bonne impression que me laisse la traversée des Carpathes. Mon oeil s'y est régalé.


Je ne verrai pas la mer noire.

Je ne toucherai pas la borne km zéro du Danube, que l'on ne peut d'ailleurs joindre qu'en bateau car il n'y a plus de route.

Je ne verrai pas le delta classé UNESCO, immensité plate de marécages pour écolos passionnés de pélicans

Je me fais facilement une raison car rien de tout cela ne me paraît indispensable.

Il faut dire aussi que j'ai envie de rentrer.
En partant, je disposais d'un certain capital « moral »; je l'ai beaucoup utilisé pendant les fortes chaleurs et les étapes sans intérêt de Hongrie, de Croatie et du début de la Serbie, déjà de la campagne plate et vide. Je n'ai plus assez de jus pour revivre la même expérience, avec des hébergements qui se raréfient.

L'aventure s'arrête donc en Roumanie, à Drobeta-Turnu Severin.
Bien sur, cela aurait été plus satisfaisant si j'avais eu suffisamment de tonus pour aller jusqu'au bout, et mon petit orgueil personnel en prend un coup. Il me faudra faire avec.

Cette après-midi, j'ai pris un billet de train pour rejoindre Bucarest. De là, ce sera le bus ou l'avion pour Paris.

Agnès, pas la peine de me préparer de purée. Je vais bien et ne manque de rien.
A bientôt pour un bilan de cette aventure qui nous a tenu depuis 10 mois.

Mercredi 22 juillet – Le plat pays

Le train qui m'emmène à Bucarest traverse sensiblement les mêmes paysages que ce que j'aurai eu à faire à vélo et je me félicite de la décision prise d'arrêter. C'est plat de chez plat, des horizons à l'infini, aucun relief, aucune ombre, sorte de traversée de désert agricole. La Beauce semble souriante comparée à ce sud de la Roumanie, déprimant à souhait. Le plus triste de tout ce que j'ai vu depuis le départ, pendant 300 km. Et le guide qui en annonce 800 !


Retour en bus prévu vendredi à l'aube, arrivée samedi soir à Paris.

lundi 20 juillet 2009

La Serbie, suite

Remarque préalable : sur le tracé schèmatique ci-dessus, vous pouvez m'imaginer quelque part entre Belgrade et Bucarest.

Samedi 18 juillet – Enfin une église ouverte.


Je suis parti très tôt, vers 5h30. Mais passées 10h, il faisait déjà plus de 36°. Ajoutez à cela quelques collines, les Crveni Cot ou saintes montagnes, un bon vent de face, et vous comprendrez que la journée n'a pas été facile.

Un petit bonheur cependant : à Beska, j'ai enfin vu une église orthodoxe ouverte, que je me suis empressé de visiter et qui m'a intéressé, mais pas de banc pour s'asseoir un instant.

En vrac :
- Yaourt : j'en fais une grande consommation, plus d'un litre par jour. Depuis la Suisse, je trouve facilement des yaourts à l'unité, et non en pack comme en France. J'achète donc un pot de 150g, 380 ou 500g, selon mes envies du moment et les parfums disponibles. Hongrie, Croatie et Serbie ont beaucoup de petites boutiques, souvent plusieurs par village, et l'approvisionnement est facile.Sous le terme de yaourt, je trouve des choses assez différentes, allant du plus liquide, quasiment du lait, au plus solide, ferme comme un chèvre frais. C'est toujours un peu la surprise.Par contre, c'en est fini des petites salades de crudité, de pattes (les cornettes en Suisse), de pommes-de-terre, les filets de harengs en crème, ... que je trouvais facilement avant la Hongrie. Ici, cela doit être trop luxueux.

- Dilemme : bière ou douche ? Quand le choix est possible, il est cornélien. Une fois arrivé, est-ce que je vais foncer sous la douche, ce qui fait un bien immense – terminée à l'eau froide sur les jambes, ou est-ce que je vais m'attabler tranquillement à une terrasse de café pour avaler en quelques longues gorgées un demi (un vrai demi, c'est à dire un demi-litre), ce qui est aussi une bénédiction des dieux ?
Je ne bois pas de bière habituellement, mais j'avoue que juste après l'effort sous la chaleur, la bière est un vrai régal. Elle rafraîchit bien mieux que le coca-cola et a plus de personnalité qu'une eau gazeuse.Sur le chemin de Compostelle, un Belge qui carburait à la bière m'avait dit que cette boisson contenait des sels minéraux nécessaires pour se requinquer. Va pour les sels minéraux.

- Idée du matin / idée de l'après-midi : le matin, je me vois bien, une fois atteint le delta du Danube, aller faire un petit tour le long de la mer noire en Bulgarie, rejoindre la Turquie et y prendre un cargo, destination Triestre, Gène ou Marseille. L'après-midi, ou dés 10h même quand il fait chaud, l'idée est plutôt : une fois le Danube terminé, je rentre le plus vite possible, en bus ou en avion.Remarquez au passage que j'ai abandonné l'idée de rentrer à vélo par la Bulgarie, l'Albanie et la côte adriatique. Point trop n'en faut.

- Mc Do international : je me débrouille très bien désormais pour passer ma commande chez Mc Do, bien que ne parlant ni hongrois, ni croate, ni serbe. En effet, les filles posent toujours les questions dans le même ordre, quelque soit le pays. Une fois que j'ai montré du doigt sur les tableaux lumineux la salade que je veux, vient la question de la sauce, puis la boisson, est-ce que c'est tout, et enfin : à consommer sur place ou à emporter. Ça a du bon les multi-nationales aux procédures bien rodées.

Dimanche 19 juillet – Je rêve

Je rêve d'un petit nuage gris qui se mettrait en route en même temps que moi le matin. Il me suivrait amicalement toute la journée et me ferait gentiment de l'ombre, laissant le reste du paysage sous le soleil.

« A quoi cela tient-il ! » ou « La madeleine des Carpathes »

Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que depuis Budapest, la progression est devenue plus difficile, au point que je me suis demandé si j'allais arrêter. Il y deux ou trois jours, je parcourais le guide pour voir :
1- l'intérêt touristique de ce qu'il restait à faire,
2- à quel endroit interrompre le circuit au mieux des possibilités de retour, et rentrer au bercail.
En lisant, je tombe sur cette phrase : « ... the Iron gates where the Danubes breaks through the Carpathian Mountains. ».
Au mot Carpathes, un déclic se produit en moi. Carphates, comme Santiago de Compostella ou d'autres noms de lieux dont j'ai déjà parlé ici, fait partie de cette liste de mots magiques qui me font rêver.
Et pour les Carpathes, je sais d'où cela vient.

Flash-back. J'ai 8 ou 10 ans. Je suis chez ma grand-mère maternelle, Mémé Toinette. Dans un grenier sombre et poussiéreux auquel j'accède par un vieil escalier en bois très raide, il y a des cartons avachis avec des vieilles revues, dont quelques numéros de Coeurs Vaillants, une bande dessinée hebdomadaire de la presse catholique. Je m'échappe souvent dans ce grenier, sorte de caverne d'Ali-Baba au léger goût d'interdit. Le grand héros de Coeurs Vaillants est Fred le gardian, un camarguais relooké cow-boy, puisque les indiens et les cow-boys étaient à la mode chez les enfants à cette époque, c'est-à-dire après la guerre 40.
Une des aventures de Fred se passe dans les Carpathes, au milieu des romanichels, des roulottes, des ours enchaînés et des coups de fouet qui claquent. Bien sur, il manque plein de numéros, la série n'est pas complète mais les seules images disponibles suffisent à me faire rêver.
A seed in my brain.
Aussi, quand aujourd'hui, je lis que le Danube traverse les Carpathes, cela ne peut que me booster pour continuer le parcours; il n'est plus question d'arrêter maintenant.


Pour la petite histoire, sachez que dans le carton, il n'y avait pas que des bandes dessinées, mais aussi deux livres de conseils aux jeunes femmes pour la conduite à tenir avec leur époux en toutes circonstances. Là aussi, j'ai beaucoup fantasmé, et je ne saurai dire aujourd'hui, si je montais au grenier plus pour Fred que pour ces opuscules.

Lundi 20 juillet – feux d'artifice

Une journée de rêve comme je n'en avais pas eues depuis 15 jours au moins. Tout y était :
- les paysages étaient presqu'aussi beau qu'un lac suisse
- il ne faisait pas trop chaud, moins de 35°
- le vent était favorable et la route bonne
- pour déjeuner, je cherche à me mettre au bord du Danube. Je prends un petit chemin de terre, arrive près d'une maison et d'un champ fauché qui descend vers le Danube. Je demande la permission au paysan sur le balcon de la maison, et c'est en français que l'on se comprend. Il me propose de m'installer sur sa terrasse ce que j'accepte. Je déjeunerai donc en parlant français avec Stojan, 9 ans de vie en France. Il m'offrira du sirop et le café. Il est maintenant à la retraite et vient pécher sur le Danube. Cette vieille maison qu'il arrange lui servira de pied-à-terre.
- Sur la route, deux jeunes cyclos à sacoches déjeunent. Ce sont les premiers cyclos que je vois depuis que j'ai quitté Suzy et Jean-Yves, il y a quelques jours. Et ils parlent français puisqu'ils sont suisses de Genève. Nous échangeons quelques mots; eux sont partis de Vienne et souhaitent rejoindre la mer noire.
- J'arrive à Donji Milanovac, but de ma journée; il y a un office de tourisme, un vrai, avec quelqu'un qui accueille, qui me recherche une chambre. La dame de la chambre, en fait un deux pièces avec coin cuisine, vient me chercher à l'office de tourisme. Dans l'appartement, il y a un ordinateur et Internet. Du jamais vu ! On m'avait promis la wifi mais il faut un code pour se connecter que ne connaît pas la dame.
- A deux pas de « chez moi », il y a une supérette; je vais y acheter bière et yaourt. Aujourd'hui, ce sera bière sous la douche. Non, là j'en rajoute car il faut d'abord mettre en chauffe le ballon d'eau chaude. Ce sera donc bière avant la douche.

Et demain, je passe en Roumanie.

samedi 18 juillet 2009

Vukovar

Jeudi 16 juillet – Vukovar

Croatie : 1ères impressions
Deux jours de vélo, 145 km, dans l'extrême nord-est de la Croatie ne me permettent pas de donner un avis sur le pays.
Les routes sont en bon état; dans les villages, je vois quelques vielles dames en noir, avec le fichu sur la tête; mais je ne peux pas m'arrêter, leur tirer le portrait et repartir sans autre formalité, ça ne se fait pas.
Je vois quelques maisons à l'abandon, mais pas plus qu'en France; ici comme ailleurs sans doute, les gens partent à la ville.
Vukovar par exemple où je suis ce soir; Vukovar où les traces de la guerre des années 90 sont encore bien visibles. Mais la vie a repris et petit à petit, la ville se refait une beauté. Dans les conditions où je rencontre Vukovar, il est difficile d'imaginer quels raisonnements, quelles folies, quelles haines, ont justifié cette guerre civile. Et aujourd'hui, sous ce chaud soleil, au bord du Danube, je ne peux pas dire, en regardant le visage, le regard des uns et des autres, si cela ne peut pas redémarrer.

Douanes
Au passage de la frontière entre la Hongrie et la Croatie, il y avait des douaniers qui officiaient. Pour la première fois, j'ai donc du sortir ma carte d'identité.

Saluts
En Hongrie, les saluts et les bonjours que j'adressais aux gens qui me regardaient passer, ne recevaient pas d'accueil chaleureux. En Croatie, les gens sont plus souriants, et c'est souvent eux qui me saluent ou m'encouragent les premiers.

Croatie : dernières impressions
Cf. les premières impressions; en si peu de temps, je n'ai pas changé d'avis.

Vendredi 17 juillet – le cyrillique, c'est pas pratique

Quelques photos encore de Vukovar avec les lumières du petit matin, notamment le château d'eau qui restera en l'état, pour ne pas oublier ce qui s'est passé ici.

Une quarantaine de km et c'est le poste de douane de sortie de la Croatie. Je dois montrer mon passeport, la carte d'identité ne suffit pas. J'ai droit à un tampon; « souvenir » me dit le douanier. Deux km plus loin, poste de douane serbe. Je ne me souviens pas avoir déjà vu un si grand no man's land. Ici, les douaniers ne sont pas à tu et à toi. Les postes de douanes sont en pleine campagne, sans aucune habitation autour. Cela laisse une étrange impression.

Aucune signalisation Route du Danube pour l'instant. Il me faut donc être vigilant à la lecture de la carte, d'autant plus que les panneaux de direction des villes sont écrits en cyrillique, ce qui complique encore la chose.

Novi Sad m'accueille ce soir. Après l'installation et la douche, je vais faire un tour en ville, à deux pas de l'auberge de jeunesse où je suis. Je me régale dans cette promenade, jusqu'à ce que je comprenne qu'il n'y a aucune voiture autour de nous; le centre ville est une vaste zone piétonne, pas seulement quelques ruelles par-ci par-là; beaucoup de terrasses de cafés avec parasol. Il fait beau, les filles et les femmes sont belles. « La bohème » est donnée au théâtre (à l'opéra ?). Voici une ville où il me semble qu'il doit faire bon vivre. C'est grand, espacé, lumineux. J'aime Novi Sad.


mercredi 15 juillet 2009

Quelques jours en Hongrie


Lundi 13 Juillet – Budapest, la journée des français

Au camping, un couple de marseillais a installé sa tente près de la mienne. Bavardage ce matin avant que je ne parte.
Et puis ce fut Budapest et une longue approche banlieusarde sans intérêt, pleine de travaux.
Enfin, j'aperçois le monument où siège le parlement, au bord du Danube. J'attends longtemps que le soleil veille bien éclairer son architecture finement ciselée mais en vain.

Budapest m'a beaucoup plus convaincu que Vienne, plus d'espaces, plus aérée, une architecture plus homogène et moins pesante.

Je me réfugie au Mc Do pour déjeuner – il n'y a pas que les Big Mac chez Mc Do, leur salade poulet est excellente – et me connecter à Internet. Ça marche. Je peux donc mettre à jour le blog et recharger les batteries de l'ordinateur.

Il faut maintenant quitter la capitale, et là commence la grande galère.
- Les cartes du nouveau guide que j'utilise, celui qui doit m'emmener jusqu'au delta du Danube, sont désormais au 1:100.000, ce qui devient très imprécis.
- Du point de vue circulation vélo, disons pudiquement qu'il n'y a aucune infrastructure; je roule au milieu des voitures, des camions, des tramways, en essayant d'éviter les rails (une chute quand même), le nez en l'air à la recherche de panneaux indicateurs inexistants.
- « Budapest, tout le monde descend ». La ville semble être la fin de l'eurovélo6. Plus aucun cycliste à sacoches à qui faire un petit signe, plus de groupes de vélo devant les nombreuses buvettes du chemin, je me retrouve seul sur ces km de route qui n'en finissent pas de m'éloigner de la capitale.
- Côté hébergement, c'est encore pire. Comme il n'y a plus de demande, il n'y a plus d'offre, pas de gasthauf, pas de zimmer. Je vise un camping signalé sur le guide. Je le trouve enfin après plusieurs erreurs de parcours, pour découvrir un terrain vague aux herbes folles et un bâtiment sans toit, à l'abandon.
Je repars, le moral dans les chaussettes, me demandant quelle folie je suis en train de faire.
500 m, un carrefour, deux cyclos à sacoches apparaissent venant d'une autre route. Des français, complètement encalminés eux aussi par cette sortie de Budapest. Nous unissons nos forces pour nous réconforter. Vous ne pouvez pas imaginer comme cela fait du bien.
Je trouve un lunapark aquatique qui accepte de nous accueillir : nous pouvons planter la tente dans un coin du parc; douche, piscine, à 20h, nous sommes les maîtres des lieux, nous partageons le dîner, elle est pas belle la vie ? Non, pas tout à fait, car ils nous faut encore nous battre avec des moustiques extrêmement agressifs. Nous sommes trois, ils sont des centaines et nous perdons cette dernière bataille de la journée.
Demain est un autre jour.

Avec Suzy et Jean-Yves, cyclos de Rennes, nous échangeons autour de cette expérience, ce voyage que nous avons en commun, et je réalise la chance que j'ai eu côté météo. Ils roulaient trois ou quatre jours devant moi et ont connu les pires orages, des inondations du Danube, routes impraticables, campings envahis par l'eau, odeurs de pourritures (un camping où j'ai dormi hier sans problème), nécessité de prendre le train dans certains cas. Bref, pour eux, ces derniers jours n'ont pas été une partie de plaisir, là où pour moi, seuls quelques orages ralentissaient, et encore, ma progression.
Plusieurs jours à Budapest à attendre un colis postal qui n'arrivera pas me vallent de les rencontrer aujourd'hui.
Nous ne ferons pas route ensemble car ils voyagent sur une base de 50 à 60 km par jour; moi, je tourne régulièrement au dessus de 100 km par jour.

Mardi 14 juillet – fortes chaleurs

Nous déjeunons ensemble, Suzy, Jean-Yves et moi. Pas de cérémonie particulière pour ce 14 juillet.
Nous nous séparons, avec un peu de regrets en ce qui me concerne.

Journée sans grand intérêt. Imaginez que vous faites Etampes-Orléans-Etampes à vélo. Rien de bien excitant n'est-ce pas ? Et bien, la campagne d'aujourd'hui, c'était cela : plate et sans esprit. Rien à mettre dans l'appareil photo : un clocher en cuivre, trois cigognes, un vieux tracteur.

Même le guide n'a plus rien à proposer du point de vue touristique : "The Europe's biggest wine-cellar village", mais il faut faire un crochet de 26 km, "The paprika museum", + 13 km. Je me passerai de l'un comme de l'autre.
Car il fait chaud, très chaud. Depuis une semaine, le thermomètre tourne autour de 30°; aujourd'hui, il indique 41° au soleil, 34° à l'ombre.
Ne craignez rien, j'ai deux chapeaux sur la tête, je m'arrose et je m'abreuve tant et plus car il y une pompe à eau dans chaque village, et du vent, de l'air. La chaleur n'est pas trop pesante mais ce vent gêne la progression.
Je n'ai pas le choix, il faut faire avec.

Nette amélioration du côté de la signalisation qui redevient lisible et crédible. Les dotations en panneaux ont du être bien inégalement faites pour que je puisse constater de telles différences d'un jour sur l'autre.



Mercredi 15 Juillet – changements de tactique

1er changement tactique : partir très tôt le matin, 6h, 6h30.
Cela n'a pas empêché la journée d'être difficile : piste difficile par endroit où le vélo se couche dans un sol trop meuble, et grande monotonie des paysages. J'avance à l'énergie.
En début d'après-midi, des idées de renoncement me tournent dans l'esprit; après tout, s'il n'y a plus rien à voir, le vélo seul ne m'intéresse pas, surtout par cette chaleur.
Mais cela serait dommage d'abandonner maintenant alors que le corps fonctionne comme une horloge, ... sauf les dents : un bridge joue le pont à bascule et de l'autre côté, une molaire fait des siennes; heureusement, je n'ai pas besoin des dents pour avancer.

Cela fait plusieurs soirs que je campe, avec dîner et petit-déjeuner assis par terre. Pas de douche hier soir dans un camping sauvage. Cela est sans doute un peu rude. Aussi ...

2ème changement tactique : ne pas trop me mener à la dure, et tant pis pour le budget. Ce soir, c'est hôtel avec Internet dans la chambre. Sur que cela ira mieux si je me dorlote un peu.

Demain, je passe en Croatie. Il me faut liquider mes forints magyars.

lundi 13 juillet 2009

Slovaquie, vite fait; puis Hongrie


Samedi 11 juillet – Autriche + Slovaquie + Hongrie

Parti de Tulln en Autriche ce matin, je passe la frontière moins d'une heure après, frontière avec la Slovaquie, bien conscient cette fois de ce que je fais.
Et quand bien même je n'aurai pas vu la frontière, tout change : mille détails montrent que, non seulement je ne suis plus dans le même pays, mais aussi que j'ai changé de sphère. Jusqu'à présent, passer de Suisse en Allemagne ou d'Allemagne en Autriche ne faisait guère de différences.
Mais la Slovaquie, la Hongrie peu de temps après, ce n'est plus pareil. Economiquement parlant, il est évident que le PIB par habitant est nettement moins élevé que chez nous, qu'il y a moins de moyens disponibles.


Finis les enfants dans une petite remorque tirée par les parents à vélo; maintenant, c'est le gamin sur le cadre du vélo ou sur le porte-bagage arrière, parfois les deux.
Fini le balisage impeccable du circuit; maintenant, il me faut lire la carte attentivement. Les voies en site propre se font rares, on circule sur les petites routes de tout le monde.
Lesquelles ne sont plus de billard; maintenant il me faut être attentif aux nids de poule voire même aux nids d'oies.
En Suisse, je voyais une Ferrari tous les deux jours; maintenant, je croise régulièrement des vieilles Trabans des années soixante.
Et des tas de petites choses comme ça qui montrent que j'ai changé de monde. Ou que, pour le moins, je suis passé de l'Europe de l'ouest à l'Europe de l'est (ex-pays communistes), et la différence est nette.

Bratislava
le belle endormie en ce samedi matin; il était 9 heures quand j'y passe. Pas un chat, aucune animation, les chaises des terrasses de cafés encore empilées, aucune boutique d'ouvertes, quelques rares touristes qui marchent sur la pointe de pieds pour ne réveiller personne.
Avec la Slovaquie, la langue change aussi; ça s'écrit et ça sonne dogorien, et cela est agréable à mon oreille.

Quizz Euro
Chacun de ces pays a-t-il l'euro pour monnaie ?
- la Slovaquie oui non
- la Hongrie oui non
- la Croatie oui non
- la Serbie oui non
- la Roumanie oui non

La Slovaquie, je ne sais pas; ma brève incursion ne m'a pas laissé le temps d'y dépenser un kopeck.
Pour la Hongrie, c'est le Forint. Pour les trois autres, je vous dirai quand j'y serai.

En vrac
-J'ai du changer les patins de frein arrière (4253 km déjà parcourus avec ce vélo), complètement usés. Avec la charge, les freins sont souvent sollicités dans les descentes.
- Sur la balance, je fais 72 kg, soient -6 kg depuis le deuxième départ. C'est mon poids de forme habituel dans ce genre d'exercice et je m'y sens vraiment à l'aise, en forme.
- Avec le beau temps revenu et le passage en Hongrie, bien pourvue en camping, et pas seulement en aires de stationnement pour camping-car, j'ai pu planter la tente à nouveau.
- Mal aux dents, le dialgo fait l'affaire pour l'instant
- Montagnes russes: voici l'explication qu'Allison m'a envoyée:
"L'origine des montagnes Russes remonte à XVIème siècle et s'inspire des toboggans glacés construits en Russie que fréquentent tous les enfants et les amateurs de luge. Les pentes y dépassent parfois les 50 % d'inclinaison.A la fin du XVIIIème siècle, les premiers chariots furent inventés, on leur ajouta ensuite des roues. C'est en 1817 que les deux premières montagnes russes furent construites à Paris. Les chariots étaient attachés à la voie par un système toujours en place aujourd'hui.En 1846, le premier looping fit sensation à Paris, il avait 4m de diamètre. Les montagnes russes, (rollers coasters), se développent alors un peu partout, et la compétition de hauteur et de vitesse commence.Kingda Ka est installée dans le parc des Six Flags, dans le New Jersey et est actuellement la montagne russe la plus haute : 139m de haut. Elle propulse les voyageurs à 205 km en 3,5 secondes."Pour des images et plus d'infos encore voici un lien :>
http://nv.parkothek.info/dossier/00000349-le_grand_historique_des_montagnes_russes.html

samedi 11 juillet 2009

Stress du matin


Vendredi 10 juillet – stress du matin


résumé : au moment de partir de l'auberge de jeunesse de Tulln, je ne trouve plus la clé de l'antivol du vélo. L'adrénaline monte tout à coup. je cherche partout. J'en parle à la fille de service qui me dit qu'une clé a été trouvée hier. Elle cherche la clé mais ne la trouve pas. Maintenant la pression est sur elle. Pour finir, tout s'arrange.
Tout cela a pris une bonne demi-heure dont je me serai bien passée.

Lassitude et biotope
Longues, très longues lignes droites dans l'après-midi pour s'éloigner de Vienne. Le point de fuite ne bouge pas. Ça n'avance pas, d'autant plus que les cartes de mon nouveau guide ont changé d'échelle; jusqu'à présent, elles étaient au 1:50.000, les nouvelles sont au 1:75.000. Auparavant, je me voyais avancer sur la carte, maintenant, j'ai l'impression de faire du surplace.
Selon le guide, je traverse une des régions d'Europe au biotope le plus varié, le plus riche, le plus +++. Moi, je ne vois que de l'herbe, des arbres, des marigots à n'en plus finir, une cigogne aussi.

Avec Vienne en milieu de journée, qui a été conforme à ce que j'attendais : quelques monuments tarte à la crême (à mes yeux) au milieu de plein de choses modernes qui viellissent mal.

vendredi 10 juillet 2009

Je n'aime pas le baroque

Jeudi 9 juillet – Je n'aime pas le baroque

Jean-Marc en sait quelque chose, qui m'a prêté un livre sur la musique baroque il y a plus de dix ans. Je ne l'ai toujours pas lu.

Avec l'abbaye bénédictine baroque de Melk, j'ai l'impression qu'on atteint un summum. Bien sur, cela attire des cars de touristes; tant mieux pour le commerce local.

Demain, je passe à Vienne. Je n'ai pas l'intention de m'y arrêter, si tout est de la même veine.

Ce matin, aprés une traversée en bac du fleuve, la journée a commencé avec une petite route tranquille et superbe. A mes yeux, le Danube n'est jamais aussi beau que quand il glisse ses méandres entre des collines rapprochées.

Le maïs a presque disparu; corollaire : il n'a pas plu aujourd'hui pour la première fois depuis une dizaine de jours. Par contre, j'ai traversé de nombreux vergers : abricots et pommes que l'on trouve déjà en vente, poires. Des vignes aussi sur les coteaux. Cela fera le vin le plus célèbre d'Autriche : le Wachau.

Et puis, pour clôturer la journée en beauté, à l'auberge de jeunesse de Tulln, une connexion Internet sans aucun problème. Je me demande toujours pourquoi c'est si difficile les autres fois. Aussi j'en profite un max et vous aurez beaucoup à lire et à regarder. J'espère que cela ne vous lasse pas trop.
Je fais tout cela en musique car, grâce à Deezer.com, je peux écouter les musiques que j'aime sagement rangées dans mes playlists. Quand la technique marche, c'est vraiment super !

jeudi 9 juillet 2009

D'Allemagne en Autriche

Lundi 6 juillet – le cordonnier de Mauriac (Cantal)

Je choisis mes petits pains avec graines au buffet du petit-déjeuner quand plusieurs voix me saluent : « Guten morgen ». Ça ne sonne pas juste aussi je regarde plus attentivement qui me parle. Dans les yeux des personnes, il y comme une hésitation; moi, je n'hésite pas et leur dis : « Vous, vous êtes français. »
J'ai visé juste. La conversation s'engage, et patati et patata.
Retenez de tout cela que le cordonnier de Mauriac (Cantal) est en vacances avec sa femme et leurs deux enfants. Aujourd'hui, ils allaient à Vienne. Inutile donc d'aller porter des chaussures à réparer.

Mais que cela fait du bien de parler français après 15 jours de disette.

Tête en l'air
9h22. Je tends la main pour saisir la gourde. Arghhh ! Pas de gourde. J'ai oublié mes deux gourdes dans la chambre, cruche que je suis.
Cela fait près d'une heure que je roule. Pas envie de faire demi-tour. Vu le nombre de magasin de vélos devant lesquels je passe, il ne devrait pas y avoir de problème pour trouver ce contenant indispensable pour avancer.
Effectivement, à Deggendorf, je trouve un magasin de vélos, plus grand que l'Intermarché de Méréville. Bien sur il y a des gourdes, mais à un prix un peu cher. J'hésite puis en prend une, pour ne pas rester démuni : « Un tien vaut mieux que deux tu l'auras », dit la sagesse populaire. Je fais remplir la gourde d'eau – car une gourde vide ne sert à rien - et repars. Deux cent mètres plus loin, je vois un autre magasin de vélos plus grand cette fois que le Leclerc d'Angerville, donc nettement plus grand que le précédent.
Je sais. Pour mes lecteurs qui ne connaissent ni Méréville ni Angerville, ces comparaisons ne parlent pas beaucoup; mais il leur faudra s'en contenter. Sachez qu'en France, ça n'existe pas des grandes surfaces comme celles-là, rien que pour le vélo.
Vous rendez-vous compte, un magasin plein de vélos partout, 200 ? 300 ?, et plein de vêtements de cycliste, et plein d'accessoires, des gourdes notamment, à des prix bien plus intéressants que dans celui où je viens d'acheter la première gourde.
J'y achète donc une deuxième gourde, ce qui me fait un service de gourdes dépareillé. Il faudra faire avec.

7 juillet – La Danube superbe et sauvage

Ces 100 km allant de Passau à Aschach m'ont montré un Danube superbe. Les jours précédents, je circulais plutôt dans de vastes plaines alluviales. Depuis Passau, les collines se sont resserrées autour du Danube, couvertes de forêts du sommet jusqu'au fleuve, paysage sauvage et préservé où se faufilent les routes, cachées par les arbres.
Des bacs nous permettent de passer d'une rive à l'autre.
Il a fait plutôt beau, sans pour autant faire chaud, mais vers 3 heures, la pluie est revenue. Et il pleut toujours en ce moment où je prends ces notes (18h18).

Passau, une grande ville
Selon mes critères, Passau est une grande ville. En effet,
- à la librairie, le guide que je voulais acheter existait en anglais, en un exemplaire, mais cela me suffisait.
- à la gare principale, il y avait Le Monde, le Figaro et Libération. Le Figaro, c'est pas trop mon truc. J'aurai bien pris Libé pour changer du Monde mais il y avait Marine Le Pen en première page. A l'idée d'avoir à la porter dans mes sacoches pendant quelques jours, j'ai reculé. Ce sera donc de nouveau Le Monde.

Je ne suis pas aidé
La géographie ne m'a jamais intéressé. À l'école, elle faisait partie des matières à apprendre, pas vraiment à comprendre et je n'aime pas apprendre. Depuis quelques années que je voyage un peu plus, du côté géographie, les choses s'améliorent mais encore faut-il que l'on m'aide.
Ainsi, en regardant le trajet de demain, il me semble comprendre que je suis désormais en Autriche. Où ai-je passé la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche, je n'en sais rien; quelque part avant Passau probablement. Aucune indication, les gens parlent la même langue, on paye toujours en euros. Comment voulez-vous que je m'y retrouve ?

Mercredi 8 juillet – Mauthausen

Mauthausen est un village au bord du Danube, comme il y en a tant d'autres. Une particularité cependant : il possède sur son territoire, des carrières de granit que les Nazis voulaient exploiter pour construire leurs plus prestigieux monuments.
Quelques mois après l'annexion de l'Autriche, en Août 1938, un camp est donc créé sur la colline, au dessus du village. Les premiers travailleurs viennent alors de Dachau.
La suite, ce sont 200.000 déportés et bien plus que l'exploitation d'une carrière.

Ce qui m'a le plus surpris, c'est ce camp au vu et au sus de tous, pas quelque chose de caché au fond d'une forêt ou d'une vallée perdue. C'est aussi la modestie des moyens mis en oeuvre eu égard aux résultats obtenus : deux fours crématoires, une chambre à gaz de 3m x 3m environ. En fait, la majorité des individus mourrait des mauvais traitements, de la malnutrition.


Pendant la visite, j'ai eu droit à l'habituel orage, avec des nuages particulièrement noirs pour la circonstance.

C'est tout pour aujourd'hui.