samedi 11 juillet 2009

Stress du matin


Vendredi 10 juillet – stress du matin


résumé : au moment de partir de l'auberge de jeunesse de Tulln, je ne trouve plus la clé de l'antivol du vélo. L'adrénaline monte tout à coup. je cherche partout. J'en parle à la fille de service qui me dit qu'une clé a été trouvée hier. Elle cherche la clé mais ne la trouve pas. Maintenant la pression est sur elle. Pour finir, tout s'arrange.
Tout cela a pris une bonne demi-heure dont je me serai bien passée.

Lassitude et biotope
Longues, très longues lignes droites dans l'après-midi pour s'éloigner de Vienne. Le point de fuite ne bouge pas. Ça n'avance pas, d'autant plus que les cartes de mon nouveau guide ont changé d'échelle; jusqu'à présent, elles étaient au 1:50.000, les nouvelles sont au 1:75.000. Auparavant, je me voyais avancer sur la carte, maintenant, j'ai l'impression de faire du surplace.
Selon le guide, je traverse une des régions d'Europe au biotope le plus varié, le plus riche, le plus +++. Moi, je ne vois que de l'herbe, des arbres, des marigots à n'en plus finir, une cigogne aussi.

Avec Vienne en milieu de journée, qui a été conforme à ce que j'attendais : quelques monuments tarte à la crême (à mes yeux) au milieu de plein de choses modernes qui viellissent mal.

vendredi 10 juillet 2009

Je n'aime pas le baroque

Jeudi 9 juillet – Je n'aime pas le baroque

Jean-Marc en sait quelque chose, qui m'a prêté un livre sur la musique baroque il y a plus de dix ans. Je ne l'ai toujours pas lu.

Avec l'abbaye bénédictine baroque de Melk, j'ai l'impression qu'on atteint un summum. Bien sur, cela attire des cars de touristes; tant mieux pour le commerce local.

Demain, je passe à Vienne. Je n'ai pas l'intention de m'y arrêter, si tout est de la même veine.

Ce matin, aprés une traversée en bac du fleuve, la journée a commencé avec une petite route tranquille et superbe. A mes yeux, le Danube n'est jamais aussi beau que quand il glisse ses méandres entre des collines rapprochées.

Le maïs a presque disparu; corollaire : il n'a pas plu aujourd'hui pour la première fois depuis une dizaine de jours. Par contre, j'ai traversé de nombreux vergers : abricots et pommes que l'on trouve déjà en vente, poires. Des vignes aussi sur les coteaux. Cela fera le vin le plus célèbre d'Autriche : le Wachau.

Et puis, pour clôturer la journée en beauté, à l'auberge de jeunesse de Tulln, une connexion Internet sans aucun problème. Je me demande toujours pourquoi c'est si difficile les autres fois. Aussi j'en profite un max et vous aurez beaucoup à lire et à regarder. J'espère que cela ne vous lasse pas trop.
Je fais tout cela en musique car, grâce à Deezer.com, je peux écouter les musiques que j'aime sagement rangées dans mes playlists. Quand la technique marche, c'est vraiment super !

jeudi 9 juillet 2009

D'Allemagne en Autriche

Lundi 6 juillet – le cordonnier de Mauriac (Cantal)

Je choisis mes petits pains avec graines au buffet du petit-déjeuner quand plusieurs voix me saluent : « Guten morgen ». Ça ne sonne pas juste aussi je regarde plus attentivement qui me parle. Dans les yeux des personnes, il y comme une hésitation; moi, je n'hésite pas et leur dis : « Vous, vous êtes français. »
J'ai visé juste. La conversation s'engage, et patati et patata.
Retenez de tout cela que le cordonnier de Mauriac (Cantal) est en vacances avec sa femme et leurs deux enfants. Aujourd'hui, ils allaient à Vienne. Inutile donc d'aller porter des chaussures à réparer.

Mais que cela fait du bien de parler français après 15 jours de disette.

Tête en l'air
9h22. Je tends la main pour saisir la gourde. Arghhh ! Pas de gourde. J'ai oublié mes deux gourdes dans la chambre, cruche que je suis.
Cela fait près d'une heure que je roule. Pas envie de faire demi-tour. Vu le nombre de magasin de vélos devant lesquels je passe, il ne devrait pas y avoir de problème pour trouver ce contenant indispensable pour avancer.
Effectivement, à Deggendorf, je trouve un magasin de vélos, plus grand que l'Intermarché de Méréville. Bien sur il y a des gourdes, mais à un prix un peu cher. J'hésite puis en prend une, pour ne pas rester démuni : « Un tien vaut mieux que deux tu l'auras », dit la sagesse populaire. Je fais remplir la gourde d'eau – car une gourde vide ne sert à rien - et repars. Deux cent mètres plus loin, je vois un autre magasin de vélos plus grand cette fois que le Leclerc d'Angerville, donc nettement plus grand que le précédent.
Je sais. Pour mes lecteurs qui ne connaissent ni Méréville ni Angerville, ces comparaisons ne parlent pas beaucoup; mais il leur faudra s'en contenter. Sachez qu'en France, ça n'existe pas des grandes surfaces comme celles-là, rien que pour le vélo.
Vous rendez-vous compte, un magasin plein de vélos partout, 200 ? 300 ?, et plein de vêtements de cycliste, et plein d'accessoires, des gourdes notamment, à des prix bien plus intéressants que dans celui où je viens d'acheter la première gourde.
J'y achète donc une deuxième gourde, ce qui me fait un service de gourdes dépareillé. Il faudra faire avec.

7 juillet – La Danube superbe et sauvage

Ces 100 km allant de Passau à Aschach m'ont montré un Danube superbe. Les jours précédents, je circulais plutôt dans de vastes plaines alluviales. Depuis Passau, les collines se sont resserrées autour du Danube, couvertes de forêts du sommet jusqu'au fleuve, paysage sauvage et préservé où se faufilent les routes, cachées par les arbres.
Des bacs nous permettent de passer d'une rive à l'autre.
Il a fait plutôt beau, sans pour autant faire chaud, mais vers 3 heures, la pluie est revenue. Et il pleut toujours en ce moment où je prends ces notes (18h18).

Passau, une grande ville
Selon mes critères, Passau est une grande ville. En effet,
- à la librairie, le guide que je voulais acheter existait en anglais, en un exemplaire, mais cela me suffisait.
- à la gare principale, il y avait Le Monde, le Figaro et Libération. Le Figaro, c'est pas trop mon truc. J'aurai bien pris Libé pour changer du Monde mais il y avait Marine Le Pen en première page. A l'idée d'avoir à la porter dans mes sacoches pendant quelques jours, j'ai reculé. Ce sera donc de nouveau Le Monde.

Je ne suis pas aidé
La géographie ne m'a jamais intéressé. À l'école, elle faisait partie des matières à apprendre, pas vraiment à comprendre et je n'aime pas apprendre. Depuis quelques années que je voyage un peu plus, du côté géographie, les choses s'améliorent mais encore faut-il que l'on m'aide.
Ainsi, en regardant le trajet de demain, il me semble comprendre que je suis désormais en Autriche. Où ai-je passé la frontière entre l'Allemagne et l'Autriche, je n'en sais rien; quelque part avant Passau probablement. Aucune indication, les gens parlent la même langue, on paye toujours en euros. Comment voulez-vous que je m'y retrouve ?

Mercredi 8 juillet – Mauthausen

Mauthausen est un village au bord du Danube, comme il y en a tant d'autres. Une particularité cependant : il possède sur son territoire, des carrières de granit que les Nazis voulaient exploiter pour construire leurs plus prestigieux monuments.
Quelques mois après l'annexion de l'Autriche, en Août 1938, un camp est donc créé sur la colline, au dessus du village. Les premiers travailleurs viennent alors de Dachau.
La suite, ce sont 200.000 déportés et bien plus que l'exploitation d'une carrière.

Ce qui m'a le plus surpris, c'est ce camp au vu et au sus de tous, pas quelque chose de caché au fond d'une forêt ou d'une vallée perdue. C'est aussi la modestie des moyens mis en oeuvre eu égard aux résultats obtenus : deux fours crématoires, une chambre à gaz de 3m x 3m environ. En fait, la majorité des individus mourrait des mauvais traitements, de la malnutrition.


Pendant la visite, j'ai eu droit à l'habituel orage, avec des nuages particulièrement noirs pour la circonstance.

C'est tout pour aujourd'hui.

lundi 6 juillet 2009

Orages, O rages

Samedi 4 Juillet – ULM

Super le café Internet de Ulm, sauf que, au moment où je vous envoie le message vous informant de nouveautés sur le blog, c'est Orange qui est en maintenance. Impossible donc de vous prévenir.

Le Monde
Quand je passe dans une grande ville, une chose s'impose : acheter à lire quelque chose en français. Sans lecture, je suis en manque. Le plus facile est encore d'aller au kiosque à journaux de la gare principale. Et le plus souvent, c'est le Monde que l'on trouve, ce qui n'est pas un mauvais choix car il y a de quoi faire pour quelques jours. Une seule nouvelle m'a vraiment interpellé : la mort de Mickael Jackson, pour le reste, la terre continue de (mal) tourner.
Je n'ai pas pris de livre pour ce voyage : un livre est lourd, ce ne sera sans doute pas ça que j'aurai envie de lire, je ne saurai le jeter une fois lu, ... donc j'ai fait le choix d'acheter des journaux en route.

Par curiosité, j'ai regardé dans quelques grandes librairies, celles qui sont sur plusieurs étages; je n'ai pas vu de rayon de littérature française.
Dans le même ordre d'idées, quand je visite un site touristique, il n'y a pas d'explication donnée en plusieurs langues, panneaux ou feuillets à lire ; sur ce plan de l'information du touriste, la France fait nettement mieux. A la télévision, le bouquet proposé ne comprend pas de chaînes étrangères, même pas BBC News ou CNN qui s'imposent pourtant un peu partout ailleurs dans le monde, même pas ARTE dans sa version allemande.
Je ne sais que penser de ce qui me semble être un manque d'ouverture, ... donc, en fait, je vous dis quand même ce que j'en pense.

2491,4 km
Sur la partie du Danube que je longe aujourd'hui, il y a des panneaux qui semblent indiquer la distance qu'il reste à parcourir au Danube pour arriver à la Mer noire. Il y a un panneau tous les 200 m.
Cela m'amène à regarder le chemin déjà parcouru : un peu moins de 2000 km depuis le départ avec Agnès à l'embouchure de la Loire. Je n'en suis donc pas encore à la moitié de ce périple. Pédale, Pierre, pédale.


Stress de fin de journée
Il y avait des vélos pleins les chemins en ce samedi, de nombreux groupes notamment; j'aurai du me méfier car parmi tous ces pédaleurs du week-end, certains allaient prendre hébergement sur le parcours.
Quand l'heure vient de trouver un accueil – les campings sont le plus souvent des simples aires de stationnement sans aucune commodité, et je ne n'y installe pas; il me faut ma douche – je vais dans les gesthaus ou les gesthof (je ne sais pas faire la différence) listé(e)s dans mon guide. Jusqu'à présent, cela s'était toujours bien passé, mais ce samedi, j'ai eu droit à trois refus.
J'ai donc ajouté les chambres d'hôtes à ma liste, mais là aussi « complet ».
A chaque fois, il faut se remotiver pour ajouter quelques km au compteur et atteindre le village suivant. Et je sentais la boule grossir au fond de la gorge.
Et puis enfin, il y a le « zimmer frei » la chambre libre tant espérée. OUF !

Dimanche 5 Juillet – Ce que ne disent pas les guides

Orages
Depuis deux ou trois jours, j'ai systématiquement droit à une ou plusieurs averses d'orage l'après-midi. Le ciel s'obscurcit vers midi. Le tonnerre gronde. Ça peut tomber ici ou à côté, légèrement ou en force. Si ce n'est pas trop violent, je continue ma route et me sécherai en roulant dès le retour du soleil. Mais l'orage d'hier, celui qui m'est tombé sur la tête après avoir quitté la fête médiévale à Neubourg (je ne demande ce qu'on fait les beaux costumés sur leur barque), déversait des gouttes tellement grosses et lourdes qu'elles en faisaient mal; j'ai du trouver un abris.

Aujourd'hui, une grosse averse est tombé pendant que j'étais au McDo en train d'essayer de vous envoyer mes messages, sans succès, une fois de plus à cause d'Orange. J'étais donc à l'abri, mais mes maillots et slips qui étaient sensés sécher sur le porte-bagage arrière ont eu droit à un rinçage supplémentaire.

Et quand le vélo prends une saucée, que je roule sur les chemins empierrés au milieu des flaques d'eau, le soir il me faire procéder à un bon entretien du vélo.

Ce que ne disent pas les guides ...
...c'est que cette partie de la Bavière produit du maïs, du houblon, des asperges, des pommes de terre, des betteraves, sans arrosage. Je n'ai vu aucun de ces engins que l'on trouve dans les champs français pour suppléer aux défaillances de la nature. Ici, le long du Danube, le ciel fait ce qu'il faut, généreusement, et il n'y a pas que les cultures qui en profitent. Cela n'est pas précisé dans les guides.
Mais je comprends pourquoi aussi il n'y a pas de terrain de camping comme en France, seulement des aires de stationnement pour les camping-car.

FAURECIA
A Lengfeld, je passe près d'une usine Faurecia. Les personnes concernées par Faurecia dans les destinataires de ce blog comprendront que je veuille en faire une photo. Pas de chance, batterie à plat. Enfin, la chance n'a rien à voir là dedans; il me fallait simplement recharger régulièrement la batterie.

Vous ne verrez donc pas l'usine Faurecia de Lengfeld en photo. Vous ne verrez pas non plus :
- les deux clochers de l'église de Regensburg qui apparaissent dans une courbe du Danube (reportez-vous aux photos de la Loire, Blois ou Orléans par exemple, c'est à peu près pareil)
- le Danube transformé en base nautique pour ce dimanche : hors-bords qui tracent dans tous les sens, ski nautique, canoè-kayak, ...
- le pont et la porte moyen-âge de Regensburg, trop restaurés, genre décors de carton-pate, et plein de touristes
- le ou la Walhalla, espèce de Panthéon prétentieux dominant le Danube
- une superbe lumière sur un village de l'autre côté du Danube avec ciel d'orage bien noir en arrière plan : cette photo là, je la regrette.