Pour mon retour, demain mercredi, surtout pas de riz, pas de riz pendant six semaines, six mois, six ans.
Depuis mon arrivée à Pikine, je mange du riz le midi et le soir***, avec du poisson (nous sommes proches de la mer) et des épices, des tonnes d’épices.
Une première bouchée et déjà le diaphragme se contracte en un hoquet qui accompagnera tout le repas. La couleur des plats varie entre le rouge et le vert mais la bouche en feu ne fait pas la différence.
Comparativement, le Niger, tant à Agadez qu’à Niamey, fait figure de pays gastronome. Du riz bien sur, mais aussi de la semoule, du manioc, des crudités parfois, des potages de légumes. Rétrospectivement, un petit paradis.
Alors, Agnès, s’il te plait, juste une purée de pomme de terre, délicatement écrasée à la fourchette, avec la bonne dose de sel et de poivre, une pointe de muscade, un soupçon de moutarde, un jaune d’œuf, une noix de beurre au moment de servir.
Et une tranche de jambon de Paris, rose, moelleuse, toute bête dans sa nudité, inutile de prendre un label rouge, je ne suis pas sur que mon palais mutilé ferait la différence.
A très bientôt.
-----------------------------
*** Hier soir, pour la fête de l’anniversaire du Prophète, nous avons eu du choux et du poulet, et des épices bien sur. Un verre de soda avec glaçon marquait bien le caractère festif du repas.