mardi 23 juin 2009

Quand la bise fut venue

21 Juin - Séparation
C'est aujourd'hui qu'Agnès reprend le train.
45 km pour rejoindre Lausanne et le TGV qui, en trois heures, la conduira à Paris.
Mais avant cela, les bords du lac Léman. Encore de nouveaux paysages, de nouvelles perspectives, toujours des cerisiers, et toujours autant de plaisir à pédaler, même pour une dernière matinée ensemble qui aurait pu être plombée.
Agnès aura fait, depuis l'embouchure de la Loire : 1.551 km et environ 8.885 m de montée ! Elle a droit à vos félicitations.


Heureusement pour mon moral, le soir même, je suis chez « les petits Suisses », Eric et Loren, rencontrés il y a sept ans sur le chemin de Compostelle.
Avec Eric, nous regardons les possibilités de relier Vevey au Danube. Il se trouve que la route des lacs, itinéraire balisé de La Suisse à vélo, correspond à mon trajet et recueille l'approbation d'Eric quant à la qualité touristique. Ce sera donc la route des lacs : 497 km dont 50 de chemin, 3890 m de dénivelé pour rejoindre le lac de Konstanz, « voyage à travers la Suisse version carte postale » annonce le guide officiel de l'itinéraire.



22 & 23 Juin – Quand la bise fut venue

La bise, chez nos amis suisses, désigne un vent froid qui descend des Alpes. Il fait le bonheur des surfeurs sur le lac Léman, mais ralentit sensiblement la progression des cyclistes qui l'ont de face, et qui n'ont pas chaud.

Le chemin me conduit vers les plateaux de Gruyère. Région de pâturages, le premier ramassage des foins est terminé et le paysage a les allures d'un immense golf bien entretenu.
« La Suisse version carte postale » disait la pub, mais une autre image m'est venue à l'esprit, celle d'une Suisse d'opérette où tout est un peu sur-joué : trop beau, trop bien léché, trop nickel, comme un décor un peu kitch; et encore, le soleil est absent.

Le soir, je serai accueilli par Didier et Nathalie, avec Lina (2 ans) et Léo (1 an), un beau palmarès de cyclistes à leur actif et des projets pleins la tête pour après ... quand l'aménagement de la maison et l'arrivée du troisième permettront un peu plus de liberté. Soirée « en famille » tout ce qu'il y a de plus sympathique.
Charme des rencontres, mais chaque matin, il faut se séparer. Et avec l'âge, je supporte de moins en moins bien ses séparations, l'impression de laisser une bribe de soi à chaque endroit.

Passage par Gstaad; pas vu notre Johnny national; j'ai déjeuné très prolétairement sur la place principale, entre une banque et une boutique Patek face au Rialto, d'un bout de pain et d'une boite de filets de maquereau à la sauce tomate. Gstaad, sous la bise et avec quelques rares touristes frigorifiés, est triste.

Désormais, la langue allemande a remplacé la langue française.
Aussi, auf wiedersehen.

dimanche 21 juin 2009

Jura Suisse Park

20 juin – Jura Suisse Park

Après deux jours de Jura français, nous pénétrons en Suisse au nord des Rousses. Puis, après une bonne grimpette, nous passons par la combe des Amburnex.
La combe des Amburnex est une de ces routes perdue au milieu de nulle part qui m'ont fait rêver depuis que j'ai découvert le plaisir de voyager simplement en parcourant une carte des yeux et du doigt.
Le nom déjà est un appel au voyage, comme Popocatepelt ou Santiago de Compostella.
Je n'ai pas été déçu.

Et puis, ce furent trente km de descente pour rejoindre le bord du lac Léman, retrouver des amis de voyage – plaisir des retrouvailles. Encore une journée à marquer d'une pierre blanche.

jeudi 18 juin 2009

Ecluses


15 au 17 Juin – Canal du centre – Ecluses
Le canal du centre relie la Loire à la Saône. Pour passer d'un fleuve à l'autre, ce ne sont pas moins de soixantaine et une écluses qui sont nécessaires. Aujourd'hui, ce sont surtout les plaisanciers qui en profitent et les cyclistes sur les chemins de halages.
Le canal du centre, c'est aussi : des pêcheurs, des cerisiers en fruits, des éclusiers qui ne demandent qu'à bavarder. C'est l'impression de vivre dans un autre monde, où le mot crise n'existerait pas, où les gens se disent tous bonjour et se font un petit signe quand ils se croisent.
Mais pour les éclusiers, c'est la derniere saison car l'ensemble des écluses va être automatisé.


17 au 20 juin – Jura
Nous quittons l'Eurovélo6 à Chalons-sur-Saône pour rejoindre Lausanne en Suisse où Agnès doit prendre son TGV de retour. Il va nous falloir traverser le Jura. Finis les bords de canaux bien tranquilles. Une première difficulté ce matin pour nous extraire de Lons-le-Saunier : une côte à 13% nous oblige à mettre pied à terre et à pousser nos vélos sur deux km au moins. Grosse suée pour commencer cette journée où nous aurons 1091m de dénivelés. Pour arriver au village de Prénovel qui nous accueille ce soir, nous avons eu droit à 16 km de montée en continu !


Nous vivons dangereusement : au café, ce matin, je regarde très classiquement la météo des jours à venir sur le journal local. Sur la première page, photo d'un cycliste fauché. C'est vrai que l'on a parfois quelques frayeurs sur la route.

dimanche 14 juin 2009

Infidélité

Samedi 13 juin 2009 – La Charité sur Loire – Decize

Il y a des infidélités dont on aimerait pouvoir se souvenir toute la vie ; celle que nous avons faite aujourd’hui à la Loire restera dans nos esprits, je l’espère.
Nous étions au sud de Nevers et je cherchais un coin sympa pour déjeuner. Comme chacun le sais, c’est là que l’Allier se jette dans la Loire, aussi je décidais de rejoindre le bord de l’Allier. Sur la carte, un chemin en cul de sac semble répondre à notre attente.
Deux ou trois km et nous y sommes. Et là , c’est l’émerveillement : nous découvrons un décor qui tient à la fois de la belle au bois dormant et de Blanche Neige et les sept nains, quelque chose de féerique que l’on n’imagine que dessiné par Walt Disney.

Il s’agit du village d’Apremont, un des plus beau village de France. Mais aucun des touristes qui le visite ne peut bénéficier du point de vue qui est le notre, depuis l'autre rive.

vendredi 12 juin 2009

c'est reparti

10 juin – Chalou – Jargeau
Nous voilà à nouveau sur les routes.
La météo nous annonçait une matinée nuageuse et un après-midi pluvieux ; nous eûmes la pluie le matin et nous séchâmes après le déjeuner.
En partant, nous passons saluer Brigitte et André : petit café, photos ; il est huit heures, les cloches de l’église de Chalou sonnent notre départ, comme elles l’avaient déjà fait il y a un mois (mais il était alors sept heures). Sans doute veulent-elles nous dire une fois encore « Au revoir ».
C’est l’heure où les gens partent travailler, où circulent les bus scolaires. Ils filent sur la route et la circulation nous semble bien agressive. Vivement les petites routes et le bord de Loire.
Passant par Méréville, nous allons saluer quelques amis mais tous sont déjà partis au travail, les pauvres.
Geneviève, qui est dans nos cercles choriste, vélociste et amis, va nous accompagner pendant plus d’une heure. Bercés par son doux babil, nous ne faisons pas attention aux premières gouttes de pluie.
Nous rejoindrons la Loire à Jargeau. Promenade dans les rues de la vielle ville, quelques photos de toucabanet, de futreau et de chalands sur les bords de Loire … Douche, lessive, examen du trajet de demain, cuisine de nos sucres lents quotidiens, recherche d’une prise électrique pour recharger les batteries en tout genre ; tel sera notre programme pour les jours prochains.
A ces tâches quotidiennes, il faudrait ajouter une révision systématique du vélo tous les jours, car ils sont sollicités et les boulons se desserrent, la chaîne couine après une journée de pluie, … Mais nous n’avons pas encore pris le pli.

11 juin – Jargeau – Belleville sur Loire
La première chose que je fais en me levant, c’est de regarder le ciel. Quel sera le temps aujourd’hui ? Mais le ciel ne répond à cette question que pour l’instant présent ; il n’aide pas à faire un pronostic pour toute la journée … qui fut fort agréable ce jeudi.
Nous avons retrouvé avec plaisir les jetées le long du fleuve où l’on circule tranquillement, dominant légèrement la Loire d’un côté et les plaines alluviales de l’autre.
Et quand de très loin, nous apercevons un grand panache de fumée blanche, c’est que l’on s’approche d’une centrale nucléaire, l’orgueil de tous nos gouvernement depuis de Gaulle.
Ce matin, nous sommes passés près de Dampierre. Ce soir, nous campons à Belleville sur Loire, face à une autre centrale. Le problème du Conseil Municipal doit être ici de savoir que faire de la taxe professionnelle que laisse EDF : tous les aménagements d’agrément sont faits ; il y a des massifs de fleurs partout avec arrosage automatique, des trottoirs dans les moindres chemins, terrain de foot, complexe omnisport, terrain de rugby à la pelouse tellement clean que je me demande à quand remonte le dernier match dans cette commune de 1000 habitants environ. Médiathèque bien sur, et les concerts organisés par la municipalité sont à entrée gratuite si l’on en croit les affichettes. Et vu le nombre de véhicules aux armes de la ville qui circulent, j’imagine que chaque employé a sa voiture de service.
Vive le nucléaire !

Le camping est bien rempli. Chose étonnante, il ne s’agit pas de vacanciers ni de touristes mais d’équipes d’intérimaires qui travaillent à la centrale. Demain matin, ils partiront tous entre sept et huit, nous laissant seuls au camping.

Mes amours avec Internet Everywhere étant encore bien tumultueuses, il vous faut vous contenter du texte ; les photos viendront plus tard.

lundi 25 mai 2009

Bienvenue à Stan

La liste de diffusion vient d'accueillir un nouveau membre, STAN, que je me dois de saluer avec solennité et ce, pour deux raisons au moins :
- du haut de ses 88 ans, Stan est sans doute notre doyen à tous,
- Stan est anglais et il est mon premier lecteur étranger déclaré.
Stan était pilote dans l'aéro navale pendant la guerre, grand randonneur devant l'éternel, il faisait également du vélo, de la voile et du planeur. Maintenant il navigue par procuration sur internet ! Il se passionne toujours pour toutes les aventures et donc, forcément, la mienne !
Bienvenue donc à Stan.

dimanche 24 mai 2009

une semaine de bonheur

Nous voilà donc de retour de cette première semaine de vélo.
Que peut-on en retenir ?

Tout d’abord, que ce fut un vrai régal de pédaler tous les jours. Les paysages printaniers, les couleurs, le vert et le jaune en cette saison, une météo qui nous fut très clémente, la douceur qui se dégage du val de Loire, la France vu côté jardins et arrière-cours, beaucoup de ces petits bonheurs de chaque instant, indescriptibles,  …
Les photos jointes vous donnerons, je l’espère, une bonne idée de nos plaisirs.

Côté physique, ce fut la surprise ; nous sommes plutôt en forme. Nos étapes allaient de 70 à 138 km / jour. Nous avons fini avec deux jours d’avance.

Côté Internet : grosse déception ; il est impossible de trouver des bornes facilement. Les cybercafés ont disparu du paysage. Ça ne se fait plus. Il va falloir que je revois mes formules de connexion si je veux rester en contact avec vous à travers ce blog.

La suite ? Ce sera à partir du 10 juin.
A+


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